Toujours dans l’attente, les camps de jour se préparent

COMMUNAUTÉ. Les camps de jour de la région n’ont pas encore reçu le feu vert pour tenir leurs activités cet été. Malgré tout, ils se préparent, tout en respectant les mesures d’hygiène et de distanciation sociale pour la sécurité des animateurs et des enfants.

Depuis un mois ou deux, le Club vacances jeunesse (CVJ) de Granby est à pied d’œuvre pour préparer son camp de jour habituel sachant très bien qu’il devra adapter sa façon de faire selon les directives qu’il va recevoir de la santé publique.

«Au moment où on se parle aujourd’hui [30 avril], on va pas mal s’orienter avec ce qui va se passer dans les écoles, a indiqué au téléphone Patrice Faucher, directeur du service de la coordination du loisir, des arts, de la culture et de la vie communautaire à la Ville de Granby. On va voir quelle va être la participation aussi du retour des enfants à l’école. Ça va nous donner un indicateur sur le nombre d’enfants qu’on pourrait avoir.»

Habituellement, le CVJ accueille de 900 à 1 000 enfants par semaine. Dans le contexte actuel, tout dépendra du retour en classe, de la réaction des parents et des mesures prises par le gouvernement.

«On est encore stand-by à savoir ça va être quoi nos directives, a mentionné M. Faucher. Mais il est clair que ce ne sera pas la formule habituelle. Ça va être une formule qui va considérer, on peut déjà présumer, des éléments comme la distanciation sociale qui va être à considérer dans nos regroupements. C’est des choses qui vont être considérées, mais on est toujours en attente et on est en lien quand même avec les intervenants du milieu.»

Tout le personnel en place

Jusqu’à maintenant, le CVJ confirme avoir le personnel en place pour assurer le bon déroulement du camp de jour. Cependant, «il faut avoir un plan de contingence».

«Tout notre processus est réalisé, a assuré Patrice Faucher. On est en marche. On a la capacité d’offrir le service. Il est sûr qu’il y a un enjeu comme tout employeur […] Il faut prévoir de la relève [si on avait du personnel qui était infecté]. [On doit avoir] nos ressources et leur donner un environnement sécuritaire. L’autre enjeu c’est celui de la distance physique entre les enfants […]»

Patrice Faucher n’a pas de doute que son équipe saura s’adapter puisqu’elle est «très agile». Évidemment, on devra revoir l’utilisation des lieux et de considérer la contrainte des rassemblements.

«Aussitôt qu’on aura le OK de la santé publique, on va avoir des formules d’animation qu’on va offrir à la population de Granby, a-t-il relaté. Ça, c’est certain. On peut présumer que les bienfaits du retour en classe vont se poursuivre pendant l’été.»

Le privé dans la confusion

Les camps de jour privés attendent aussi les directives gouvernementales concernant leurs opérations. Même si plusieurs confirment qu’ils seront prêts quand ils auront la permission d’ouvrir, il reste néanmoins de la confusion pour certains.

«Il se parle beaucoup de la réouverture des camps municipaux, a souligné Paul Goulet, gestionnaire du Complexe Artopex. Dans le fond, on a hâte que le gouvernement précise si tous les camps seront ouverts. C’est le bout qui nous inquiète dans tout ça et aussi l’autre point, c’est quelles seront les directives par rapport à la distanciation sociale et par rapport au ratio qu’ils vont exiger. Il est clair que s’ils demandent des ratios beaucoup plus bas, il faut que l’idée d’ouvrir le camp d’été ait encore du sens économiquement.»

«La planification était déjà faite, a ajouté le principal intéressé, mentionnant que le personnel suivra une formation spécifique d’entretien hygiénique. C’est sûr qu’on est en train de la réajuster. C’est sûr qu’il y a des activités qui ne pourront pas être faites. Il y a aussi des mesures au niveau de l’hygiène qu’on est en train de mettre en place. Et il y a des sorties qu’il ne sera plus possible de faire parce que ça va être dans des endroits qui ne seront peut-être pas ouverts. Il y a beaucoup d’inconnus par rapport à ce qui va régir nos opérations.»

Du côté du Motion Park, on voit la réouverture des écoles de manière positive et on s’attend à ouvrir cet été «à partir du moment où ils permettent aux villes de faire des camps de jour».

«On va adapter nos activités en conséquence et les règles à l’intérieur, a assuré le président et propriétaire du Motion Park, Patrick St-Laurent. D’ailleurs, on est déjà en processus de mise à niveau sanitaire pour respecter les futures règles d’ouverture. On est déjà en action là-dessus. C’est certain que pour les activités à l’intérieur, on est capable d’y aller avec certains groupes. On va justement être capable de jouer avec la distanciation ou peu importe. On va juste adapter nos activités intérieures à ce qui est demandé.»

Au camp d’immersion anglaise Darling, on avoue vivre présentement dans la confusion même si les équipes de moniteurs sont dans la planification des thématiques comme à l’habitude. Pour assurer un service à point, la fondatrice Sandra Darling travaillera avec une microbiologiste pour éduquer son personnel sur les mesures à respecter et pour comprendre le contexte actuel.

«On fonctionne comme si tout est correct cet été pour être préparé, a confié Mme Darling, qui ne s’attend pas à un nombre d’inscriptions record. Il reste seulement deux mois, donc, on ne peut pas attendre la semaine avant même les camps. On y va comme si tout était comme les autres étés, mais sachant très bien qu’on doit planifier nos activités en conséquence des mesures à suivre. On profite du temps qu’on a. On en profite justement pour travailler notre côté créatif.»