En croisade pour une nouvelle piste d’athlétisme

INFRASTRUCTURES SPORTIVES. À Granby, les sportifs pour la plupart n’ont pas à peiner pour se dénicher un endroit pour pratiquer leur sport préféré. Les baseballeurs possèdent le parc Louis-Choinière, les mordus de la balle jaune s’amusent au Tennis Saint-Luc, les passionnés de soccer disposent d’une surface au parc Jean-Yves Phaneuf et les golfeurs frappent la balle au Golf -Miner. On ne peut en dire autant pour la course à pied et l’athlétisme, déplorent des membres du club de course Fartlek Action. En pleine campagne électorale municipale, ces derniers souhaitent interpeller les candidats à la mairie sur la pertinence d’offrir une piste d’entraînement adéquate à l’ensemble de la population.

Alexandre Sauvageau, Jean-Philippe Girard, Dominic Baril, Josée Tremblay et Mike -Morin, du Club Fartlek Action persistent et signent. Une ville comme Granby avec une population de 70 000 habitants doit avoir une piste d’athlétisme au goût du jour. Pour eux, la surface asphaltée de l’école secondaire J.-H.-Leclerc qui sert de lieu d’entraînement, bien qu’elle appartienne au Centre de services scolaire du Val-des-Cerfs, a fait plus que son temps. Amas d’eau après des averses de pluie, présence de mauvaises herbes, asphalte fissuré et bosselé. L’actuelle installation est en fin de vie, estiment-ils.

«Ça nous prend une piste fonctionnelle. Ici, c’est loin de l’être. À certains endroits, c’est même dangereux et ça doit être accessible (les entrées sont cadenassées). Je comprends que ça appartient à l’école, mais ça devrait être mis à la disposition de la population qui souhaite courir», a déclaré Alexandre -Sauvageau.

«Pour des adolescents qui s’intéressent à la course, c’est clairement pas un endroit idéal », a pour sa part mentionné Dominic Baril, père de deux garçons.

Nouvellement membre du club Fartlek -Action, Josée -Tremblay arrive de la Rive-Sud. Sa première visite à la piste de la rue Le Corbusier l’a abasourdi. «Je cours des marathons depuis dix ans et je n’en suis pas revenue de voir l’état de cette piste. Sur la Rive-Sud de -Montréal, des pistes comme ici, ça ne passe pas. »

Selon le groupe de coureurs rencontré, la Ville, le Centre de services scolaire et le provincial doivent mettre la main à la pâte pour faire bouger le dossier. D’ailleurs, en septembre dernier, la ministre déléguée à l’Éducation et ministre responsable de la -Condition féminine, Isabelle Charest, a annoncé un nouveau Programme de soutien aux infrastructures sportives et récréatives et d’enseignement supérieur. Doté d’une enveloppe de 175 M$, le fonds s’adresse aux centres de services scolaires, aux établissements privés, aux cégeps ainsi qu’aux établissements universitaires. Les intéressés doivent faire rapidement puisque la date limite pour le dépôt des demandes de financement est le 26 novembre prochain.

«Quand tu cours, on nous dit de regarder en avant. Ici, tu dois regarder vers le sol quand tu changes de corridor pour éviter de te virer le pied », a laissé entendre Jean-Philippe -Girard.

Une piste de 400 mètres

Pour Mike Morin, entraîneur du Club Fartlek Action, l’arrivée d’une piste synthétique de 400 mètres avec huit corridors ferait le grand bonheur des coureurs et des jeunes et moins jeunes athlètes. Une infrastructure qui coûterait, selon lui, quelques millions de dollars, faisant référence à la nouvelle piste inaugurée le mois dernier du côté de Rimouski. Construite au coût de 3,6 M$, la nouvelle installation de la Ville de Rimouski servira, entre autres, de site de compétitions pour les Jeux du Québec à l’été 2023.

«Ça nous prend une piste à l’extérieur d’un terrain scolaire pour y avoir accès quand on veut. Si c’est sur un terrain du Centre de services scolaires, il faudrait y avoir accès facilement après les heures de classe», a affirmé M. Morin. Selon l’homme de courses, une piste d’athlétisme avec des entrées verrouillées à J.-H.-Leclerc ne fait pas sens en 2021 alors que les contribuables ont payé pour l’aménagement de cette infrastructure.