Une première année dans les souliers d’une députée du Bloc québécois

POLITIQUE. Portée par la vague bloquiste le 21 octobre 2019, la députée de Shefford, Andréanne Larouche, participe à la joute politique depuis déjà un an. Douze mois plus tard, c’est le sentiment du devoir accompli qui habite la politicienne élue sous les couleurs du Bloc québécois.

Après avoir bossé pour l’ex-député bloquiste de Brome-Missisquoi, Christian Ouellet, de 2007 à 2011, Andréanne Larouche participe au rendez-vous électoral d’octobre 2019. Quelques semaines plus tard, voilà qu’elle cause une certaine surprise en délogeant le député sortant, le libéral Pierre Breton. Et depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts à la suite de son élection.

«On y pense à ce fameux bilan de la première année. C’est à la fois loin et proche en même temps», raconte la députée.

Une première année en politique active marquée par la multiplication des gestions de crises au pays, avoue la parlementaire en entrevue avec le GranbyExpress.

«Je suis arrivée en poste et quelques jours après l’élection, c’était la crise du propane. Ensuite la crise de l’ACÉUM (tarif sur l’aluminium et le volet de la gestion de l’offre), les blocus ferroviaires en janvier et après ça, la crise de la COVID-19 (…). C’est vraiment une année de gestion de crises.»

Nommée porte-parole du Bloc en matière de Condition féminine, d’Égalité des genres et des Aînés par son chef Yves-François Blanchet, l’élue de Shefford connaît hâtivement son baptême de feu en Chambre. Le 6 décembre 2019, elle livre une allocution commémorant les 30 ans de la tuerie de Polytechnique.

«À ma deuxième journée en Chambre, j’ai eu à prendre la parole sur cette importante question au sujet de la condition féminine et s’en est suivi tout le dossier des enjeux et des impacts de la COVID sur les femmes et les aînés. Je n’ai pas eu le temps de chômer.»

Des dossiers importants

Membre du cabinet fantôme du Bloc, Andréanne Larouche se fait rapidement les dents lorsque son parti lui confie deux dossiers chauds: l’étude du projet de loi sur mourir dans la dignité et la prolongation des prestations d’assurance-emploi pour maladie grave de 15 à 50 semaines.

«Qui guérit du cancer en 15 semaines? C’est ridicule. C’est un dossier qui traîne depuis beaucoup trop longtemps», manifeste la députée.

Au final, la bloquiste gagne son pari. Elle réussit à rallier les partis d’opposition à sa cause. L’avis de motion est adopté.

Un dossier plus ardu à traiter? La bloquiste répond du tac au tac: la Prestation canadienne d’urgence (PCU). Bien que nécessaire en temps de crise, la PCU aurait dû être plus incitative au retour à l’emploi, soutient la députée.

Le travail, la pandémie et la vie courante

Entre les allers-retours Granby-Ottawa, Andréanne Larouche avait établi une routine de comté en allant à la rencontre des acteurs locaux et régionaux. Mais l’arrivée du coronavirus est venue soudainement contrecarrer ses activités de comté au point où l’élue a dû se tourner vers le virtuel pour poursuivre son mandat comme l’ont fait les membres de la députation fédérale.

«C’était plus agréable avant la pandémie quand on pouvait aller voir les gens sur le terrain et serrer des mains. J’en parle et on dirait que ça fait une éternité tout ça.»

«Malgré la pandémie, la vie continue parce qu’il y a beaucoup de travail à faire devant nous et il faut penser comment on le fait dans le contexte de la deuxième vague», renchérit-elle.

Bien que le boulot de comté et les activités à Ottawa monopolisent une bonne partie de son agenda, Andréanne Larouche se garde du temps de qualité pour elle. «Je réussis à avoir une vie personnelle et à rendre grâce à l’activité physique. Vive le jogging le matin…ça permet d’évacuer beaucoup de stress.»