Encourager les femmes à réintégrer le travail: une place qui leur revient

MARCHÉ DU TRAVAIL. Oeuvrant dans le domaine de l’orientation de carrière chez les femmes, l’organisme Avenue profession’elle se lance pour une seconde année consécutive dans la campagne Écoutons les femmes, une femme à la fois qui a débuté lundi dernier. Un événement qui tombe a point alors que de récentes statistiques fournies par l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) démontrent des baisses importantes de l’emploi chez les femmes totalisant 113 100 emplois perdus en 2020 dans la province.

Établi à Granby depuis 1998, Avenue profession’elle met de l’avant la main-d’œuvre féminine en soutenant les femmes dans l’apprentissage et la pratique d’un métier à prédominance masculine et dans les secteurs dit plus traditionnels. Bien que l’organisme n’a pas cessé ses fonctions en raison des circonstances actuelles, les appels sont moins fréquents qu’à l’habitude.
«Étrangement, c’est actuellement assez calme. De notre côté, on fait automatiquement le lien entre la situation des femmes et l’accès à l’emploi.

Généralement, c’est encore elles qui ont à charge la responsabilité de la famille. Certaines femmes prennent la décision, d’une façon volontaire, de rester à la maison et de s’occuper des enfants compte tenu de la complexité de la pandémie», affirme Marie-Claude Hudon, cheffe d’équipe et conseillère aux entreprises chez Avenue profession’elle.

Outre le service d’aide à l’emploi,  l’équipe prend une fois de plus les devants en lançant la campagne Écoutons les femmes, une femme à la fois. La campagne déployée partout en Montérégie est une initiative du Regroupement montérégien des organismes non traditionnels (RMONT). Pour sa deuxième édition, l’événement se déroulera en formule virtuelle grâce à des conférences portant sur le parcours de femmes inspirantes. La conférencière de marque, Mylène Paquette a d’ailleurs ouvert le bal le 8 mars dernier.

«Notre objectif avec ce genre d’initiative est de toucher les femmes monoparentales, des mères au foyer, chômeuses, travailleuses autonomes et toute autre femme en quête de nouveaux défis. On comprend que la pandémie comprend son lot de défis sur le plan professionnel et personnel. On veut transformer ce défi en une opportunité pour mieux les réorienter vers une formation ou un nouvel emploi dans un autre secteur d’activités qui leur conviennent», explique la conseillère.

Une meilleure place aux femmes

Depuis plus de 22 ans, l’organisme aide les femmes à mieux s’orienter dans leur choix de carrière lié aux secteurs traditionnels et non traditionnels. Parfois confrontées à choisir des métiers à prédominance féminine, les femmes sont invitées à explorer de nouveaux horions en consultant la liste des formations non traditionnelles disponibles.

«Notre rôle est de faire tomber les barrières pour que les femmes puissent avoir la liberté de choisir leur métier. Il faut arrêter d’avoir certains préjugés envers les métiers et de montrer à l’employeur qu’une femme peut parfois aussi bien faire le travail qu’un homme», souligne Marie-Claude Hudon.
Une bataille qui est loin d’être terminée selon la conseillère. «On remarque que c’est plus long pour les femmes d’avoir de la crédibilité dans les métiers non traditionnels», souligne-t-elle.

Le plan de relance économique du gouvernement du Québec post-pandémie vise à recruter de nouvelles personnes dans le domaine de la santé, des technologies de l’information et de la construction. Sans leur forcer la main, les conseillères encourageront les femmes à se pencher sur ses différentes avenues si elles démontrent tout intérêt pour l’un de ces secteurs. D’autant plus que deux de ces secteurs se situent dans des domaines non traditionnels. «On aide nos participantes dans leur processus décisionnel en fonction de leur profil. On ne va pas la diriger de façon formelle, mais on leur propose toutes les avenues en fonction de leurs intérêts et d’autant lorsqu’elles visent une formation dite non traditionnelle, dont le domaine de la construction», souligne Marie-Claude Hudon.

Depuis quelques années, la place des femmes au sein de métiers à prédominance masculine se fait sentir. À ce jour, 251 professions sont encore considérées comme étant non traditionnelles. Une baisse comparativement aux dernières années où l’on comptait auparavant 300 métiers de ce type.
«De voir les chiffres diminuer de la sorte, c’est très positif, car on est rendu à une certaine homogénéité dans plusieurs domaines. Il y a du travail à faire, mais c’est encourageant», conclut Marie-Claude Hudon.