Cercle des Cantons de Bromont: la nouvelle mouture du projet de développement critiquée

URBANISME. La dernière proposition déposée par le Groupe Lobato, le promoteur qui souhaite développer de nouvelles phases dans le cadre du projet domiciliaire du Cercle des Cantons de Bromont, est «inacceptable». C’est ce qu’a fait valoir lundi soir aux élus le comité de surveillance formé d’actuels résidents, dont l’inquiétude est toujours palpable.

Faisant partie prenante de ce groupe de copropriétaires, Suzanne Perreault a défendu que cette nouvelle version, qui comprend des modifications qui ont récemment été jugées acceptables par le Comité consultatif d’urbanisme (CCU) de la Ville, n’avait pas les qualités environnementales du projet d’origine. Plusieurs des dernières recommandations du CCU sont en effet remises en question par les citoyens.

Dans une lettre de quatre pages adressée aux élus, ceux-ci déplorent, entre autres, une surface asphaltée trop grande, un déboisement plus grand qu’au départ et une architecture moins adaptée aux pentes naturelles.

«Suite à l’acceptation par la Ville des modifications apportées pour les phases trois et quatre qui ont résulté par un déboisement excessif du couvert forestier et transformé notre paysage par un style plus urbain, nous demeurons toujours inquiets (quant à) ce qui va être détruit pour les phrases cinq à neuf dans cet environnement vert et montagneux», peut-on lire dans la correspondance lue par la Bromontoise.

Mme Perreault a d’ailleurs demandé, lundi soir, d’avoir accès aux plans déposés par le promoteur ; on lui a répondu qu’ils pourraient être consultés à l’occasion d’une éventuelle consultation publique, dont la date n’est pas encore connue.

Rappelons que Groupe Lobato a pris les rênes de l’initiative après la faillite, en 2015, de l’entrepreneur initial, Medican.

«Ça devient un peu agressant»
Si le comité dit adresser ses recommandations au  conseil municipal faute de pouvoir directement le faire auprès des membres du CCU, le maire, Louis Villeneuve a semblé quelque peu agacé de cette nouvelle intervention faite lors de la dernière séance régulière.

Indiquant qu’une rencontre serait éminemment organisée entre le promoteur, des représentants de Bromont ainsi que le regroupement de résidents, le premier magistrat a réitéré qu’aucun permis ne sera émis sans que ne soit préalablement tenue une assemblée publique de consultation.

«Je me suis engagé à ça, j’ai donné ma parole, et je vais la respecter. Mais si à chaque conseil municipal on reçoit une lettre de huit pages et 12 courriels pendant la semaine, à un moment donné, ça devient un peu agressant. C’est comme si on ne nous faisait pas confiance», a-t-il fait valoir.

Affirmant comprendre l’inquiétude des six copropriétaires qui se sont portés à la défense de leur milieu de vie, ce dernier leur a également demandé de laisser l’administration municipale travailler. «Est-ce que la décision finale rendue dans ce dossier-là fera parfaitement l’affaire de tout le monde? Peut-être que non, peut-être que oui. Chose certaine, on ne veut pas aller en termes de protection environnementale en bas de ce qui avait été prévu au jour un», a assuré l’élu.

Notons que Bromont avait refusé, l’été dernier, les plans du développement de la prochaine phase en raison du déboisement trop important qu’impliqueraient les travaux de construction prévus dans le secteur du chemin de Gaspé et des pentes de Bromont, montagne d’expériences. Les visées du promoteur ont suscité de vives réactions chez les résidents du quartier. Le sujet a rebondi à de nombreuses occasions en période de questions au cours des derniers mois.