Industrie du taxi: le chiffre d’affaires en chute libre

COVID-19. Heures réduites, diminution des véhicules sur la route; l’industrie du taxi connaît présentement une importante baisse d’achalandage en raison de la crise actuelle et de la fermeture de bons nombres d’endroits. Résultat: le chiffre d’affaires est en chute libre.

«Selon les statistiques que je vois dans les trois ou quatre dernières semaines, je peux vous dire que le chiffre d’affaires a baissé d’environ 70 %, a confié le président de Taxi 3000 Granby, Elvis Redzepagic, en entrevue téléphonique. L’impact [de la crise] se fait sentir vraiment beaucoup.»

Possédant une flotte totale de 36 véhicules, Taxi 3000 Granby roule normalement entre 20 et 30 voitures pour accomplir les courses. Ces temps-ci, on parle plus de quatre ou cinq pour desservir le territoire.

«J’ai été obligé de couper le shift de nuit parce qu’il n’y a plus rien [d’ouvert], a ajouté M. Redzepagic. Ça fait 18 ans que je suis dans le domaine du taxi et on a toujours été ouvert 24h. Mais là, on a diminué les heures. Vraiment, les chauffeurs qui travaillent ont de la misère à survivre. Il faut vraiment les apprécier. Personne ne parle [du rôle important] des taxis et des camionneurs. C’est triste, mais c’est vrai. Ils sont vraiment très courageux.»

Plusieurs mesures ont été mises en place chez Taxi 3000 Granby pour assurer la sécurité des chauffeurs, mais aussi de la clientèle: limite de deux passagers par véhicule, aucun passager à l’avant, paiement de course par carte et la liste s’étire encore.

«Dans le protocole qu’on a fait, on demande vraiment à nos clients de nous aider, a précisé le président de l’entreprise. On est vraiment là pour eux autres. Avant qu’ils embarquent dans le véhicule, on leur demande de se désinfecter les mains, de ne pas toucher les surfaces partout, d’être assez restreint, s’ils sont capables, de couvrir le nez et la bouche et d’éviter la conversation inutile avec le chauffeur. C’est vraiment ce qu’on peut faire pour protéger les clients et nous aussi.»

Pas différent ailleurs 

La situation de la crise actuelle touche aussi d’autres entreprises comme Taxi Van Taxi Granby. Le propriétaire, Guy Gosselin, a aussi confirmé à votre hebdomadaire une baisse importante de revenu à cause de la pandémie.

«Mon chiffre d’affaires doit avoir diminué de près de 50 %, a-t-il raconté au bout du fil. Dans notre cas, on n’est pas capable d’avoir une aide du gouvernement et ces choses-là parce qu’on ne rentre dans aucune catégorie.»

Les heures de service ont aussi été repensées alors que la flotte de véhicules sur la route a beaucoup diminué.

«Habituellement, j’ai sept véhicules opérationnels, mais là, j’en ai peut-être un, deux ou trois, ça dépend des demandes de l’hôpital ou des clients, a fait remarquer le propriétaire de Taxi Van Taxi Granby. On a réduit les heures comme toutes les autres compagnies de taxis. On n’a pas le choix, ça ne grouille plus.»

Les véhicules de cette entreprise sont aussi soumis à des mesures d’hygiène sanitaires: port de gants pour la plupart des chauffeurs, désinfection de l’habitacle et distanciation dans la course.

«On ferme les sièges en arrière, donc [les clients] n’ont pas le choix d’aller s’asseoir complètement en arrière, a souligné M. Gosselin. Ils sont presque à 1,8 m de distance avec le chauffeur. Déjà là, on a une garantie de non-contamination. La plupart du temps, il n’y a personne qui embarque en avant. Les personnes vont s’asseoir en arrière.»

Les entreprises Taxi 3000 Granby et Taxi Van Taxi Granby suivent de près les consignes du gouvernement à savoir si elles devront bientôt installer des vitres protectrices et quand l’industrie sera relancée avec la réouverture des commerces et lieux publics.