Fini la friture à la Fête nationale

Exit la patate frite, la poutine et la «queue de castor», la culture des saines habitudes de vie prônée par la Ville de Granby s’étend aux événements festifs. GranbyExpress.com a appris que la friture serait désormais bannie de la Fête nationale au parc Daniel-Johnson.

Après avoir sortie les friteuses du Centre sportif Léonard-Grondin et du Stade Napoléon-Fontaine, la Ville de Granby poursuit le travail avec les fêtes annuelles. Les organisateurs de la prochaine Fête nationale vont donc devoir se passer d’une concession populaire (Queue de Castor) et faire en sorte que la cantine ne serve que des hamburgers et des hot-dog.

Patrice Faucher, directeur du service des loisirs, des arts, de la culture et de la vie communautaire, explique que la décision s’inscrit dans la politique sur les saines habitudes de vie et la saine alimentation. «Il faut être cohérent. On fait partie du Réseau québécois Villes et villages en santé et de la campagne «Au Québec on aime la vie», il faut agir en conséquence», soutient-il.

Pour avoir organisé lui-même de nombreuses éditions de la Fête nationale, Patrice Faucher est bien placé pour connaître les habitudes de consommation des visiteurs. «Le cœur de l’événement, ce n’est pas ce qu’il y a à manger, c’est la programmation. La nourriture c’est un produit secondaire. À Granby en Fête, c’est un pique-nique, il n’y a pas de restauration et c’est l’événement qui attire le plus de monde», répond-il.

Il s’attend tout de même à ce quelques réactions négatives se fassent entendre. «On est conscient que oui, il va y avoir des réactions, on en a eu dans les centres sportifs, mais il y a aussi des centaines de gens qui nous encourageaient à le faire», mentionne M. Faucher.

Le maire Richard Goulet voit dans cette politique un message lancé aux gens qu’il s’agit d’une question de santé. «Il faut bouger, avoir des loisirs, mais il faut aussi manger sainement», mentionne-t-il.

Le coordonnateur de la Fête nationale, Mathieu St-François doit conjuguer avec la perte monétaire d’une concession. «On est en mode plan B. On travaille pour trouver autre chose, un produit santé et qui ne coûte pas trop cher pour que ce soit accessible», commente celui qui a appris la nouvelle il y a environ deux mois.

Même s’il est plutôt en faveur du principe de «se gâter» en temps de fête, l’organisateur dit «comprendre le move de la Ville». «C’est dans l’air du temps, les saines habitudes de vie», souligne-t-il en ajoutant que la Ville de Sherbrooke avait adopté des pratiques semblables.

Autant du côté de Patrice Faucher que de Mathieu St-François, on tient à rassurer le public qu’il n’y aura pas de police de la poutine dans le parc. Ceux qui tiennent à manger leurs frites vont simplement devoir l’apporter et non l’acheter sur place.

«On ne dit pas aux gens : ne mangez plus de frites. D’ailleurs, il y a d’excellents endroits en ville pour s’en procurer», indique M. Faucher.

Baseball et soccer sans friture

Tel que mentionné plus tôt, Granby a déjà banni les friteuses à l’aréna et au stade de baseball. Cette année, les tournois de soccer Mario Robitaille et Jean-Yves Phaneuf, ainsi que le complexe de baseball Louis-Choinière vont entrer dans le mouvement.

Ces endroits sont les derniers lieux sportifs publics où la patate frite avait toujours droit de cité. Tous les événements chapeautés par la Ville de Granby devraient être soumis à la même règle. On tient à préciser que l’International de voitures anciennes de Granby n’est pas inclus dans la liste puisque l’organisation ne fait que louer le site du parc Daniel-Johnson.

Boissons gazeuses et hot-dog?

Après avoir fait la chasse à la friture, Granby pourrait-elle s’attaquer aux boissons gazeuses, boissons énergisantes et autres hot-dogs? «On verra avec le temps, répond le maire Richard Goulet. On pratique la politique de petits pas, c’est une habitude qui est ancrée depuis de nombreuses années.»

Une politique de saines habitudes de vie devrait éventuellement être publiée par la Ville de Granby.