Hausse du salaire minimum le 1er mai: une tuile de plus s’abat sur la tête des agriculteurs

AGRICULTURE. Le salaire minimum augmentera de 1 $ l’heure le 1er mai, au Québec. Cette hausse affecte particulièrement les producteurs maraîchers qui embauchent de nombreux travailleurs étrangers temporaires, dont ils dépendent pour le travail au champ. Cette hausse s’ajoute à de nombreuses autres augmentations récentes des dépenses en agriculture.

Le salaire minimum passera donc de 14,25 $ l’heure, à 15,25 $, ce qui représente une hausse de 7 %, la plus importante depuis plus de 20 ans, rappelle la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante. Cela se traduit par un coût supplémentaire pour les employeurs de l’ordre de 2400 $ par année, par employé payé au salaire minimum. 

«Dans certains secteurs, comme la production maraîchère, la main-d’œuvre représente jusqu’à 40 % des coûts de production. Les agriculteurs ne peuvent pas toujours refiler les hausses aux consommateurs. L’étau se resserre au niveau de la rentabilité des entreprises agricoles», a déclaré Jérémie Letellier, de la Fédération de l’Union des producteurs agricoles (UPA) de la Montérégie.

Autres hausses

Cette hausse du salaire minimum pèse lourd sur les épaules des agriculteurs, qui ont déjà subi plusieurs augmentations de leurs dépenses au cours des dernières années. 

«L’inflation et la hausse des taux d’intérêt affectent tout le monde, mais il y a aussi plusieurs postes de dépenses en agriculture qui ont augmenté, a souligné le président de la Fédération de l’UPA de la Montérégie. De 2021 à 2022, les engrais chimiques ont augmenté de 100 %. Le coût des boîtes de carton a aussi augmenté de 50 %.»

Changements réclamés

Les agriculteurs encaissent difficilement cette hausse du salaire minimum et ils réclament des modifications à certains programmes d’aide gouvernementaux.

«Les programmes de sécurité du revenu qui sont en place ne s’appliquent pas toujours automatiquement, déplore M. Letellier. Cela fait plusieurs années que nous demandons que ces programmes soient révisés pour les adapter au contexte actuel.»