Sacs en plastique: le maire Bonin peu enclin à les bannir

«Si je n’ai pas de filières pour le réutiliser (le verre), l’effort est nul. Il ne faudrait pas ramasser du verre et l’envoyer à l’enfouissement. Ça serait d’un illogisme total», a déclaré le maire Pascal Bonin. Photo: GranbyExpress-Éric Patenaude

ENVIRONNEMENT. Bromont et Farnham viennent d’afficher leurs couleurs quant au retrait des sacs de plastique en circulation sur leur territoire. Ne comptez pas sur le maire de Granby, Pascal Bonin, pour suivre le mouvement. Aux yeux de l’élu, il faut aller au-delà du simple geste et se poser davantage de questions, entre autres, sur les débouchés pour ces matières que sont le verre et le plastique.

La discussion sur la revalorisation du verre et le bannissement des sacs de plastique a pris son envol à la deuxième période de questions alors qu’une citoyenne, Louise Fortin, a interpellé le maire Bonin en l’invitant à imiter ses confrères Louis Villeneuve (Bromont) et Patrick Melchior (Farnham).

«Mon Dieu que ça serait chouette si la Ville de Granby irait dans le même sens», a exprimé la citoyenne durant son intervention.

L’instauration d’une politique «zéro sac de plastique» ou le déploiement de conteneurs dédié au verre ne sont pas dans les cartons de la Ville, a clairement laissé savoir le premier magistrat de la ville. «Pour moi, actuellement, ces gestes-là ne servent à rien et je m’explique: tant qu’il n’y a pas de vraies filières.» «Le problème du verre, c’est sa filière. On a une entreprise qui est prête à traiter X compagnies, mais mettons que je les appelle et que je leur dis que j’ai 60 tonnes de verre…pas sûr qui vont les prendre. L’une des problématiques, c’est de trouver des filières aux matières. C’est le défi de tous les écocentres et c’est le défi québécois à l’heure actuelle», a ajouté le maire.

Pour corroborer ses propos, l’élu a fait allusion au polystyrène qui, aujourd’hui est recyclé à Granby, prenait jadis la direction des sites d’enfouissement. «Si je n’ai pas de filières pour le réutiliser (le verre), l’effort est nul. Il ne faudrait pas ramasser du verre et l’envoyer à l’enfouissement. Ça serait d’un illogisme total.»

Un débat intriguant

Après avoir écouté la réponse du maire Bonin au sujet du verre, Louise Fortin est revenue à la charge avec les sacs en plastique. «Est-ce que la Ville de Granby envisage éventuellement, dans son souci d’améliorer l’environnement, de poser des gestes concrets qui pourraient nous définir comme municipalité avant-gardiste? Avez-vous pensé à éliminer les sacs en plastique?», a demandé la citoyenne.

À la deuxième requête de la résidente, la réplique de Pascal Bonin a été on ne peut plu

s claire. «C’est un autre débat qui m’intrigue beaucoup. (…) Est-ce que c’est ce que désirent les citoyens: oui ou non? Je trouve qu’actuellement il y a des gens qui décident pour les autres. Si tout le monde est d’accord, on les enlèvera.»

La conseillère Catherine Baudin a joint sa voix à celle du maire en rappelant le rôle des commerçants et des entreprises dans la lutte aux déchets de plastique. «Les commerces peuvent décider qu’à partir de maintenant, que ce soit permis ou pas les sacs en plastique, ils n’en distribuent plus (…). Après on va voir au niveau de la population: est-ce qu’elle veut un règlement là-dessus?»

Sensible à la cause environnementale, Louise Fortin n’a pas été impressionnée par la déclaration de la conseillère Baudin. «Je croyais avoir plus d’ouverture aujourd’hui pour de simples gestes et de simples décisi

Bon joueur, le maire a rappelé à la Granbyenne qu’il fallait y aller une étape à la fois faisant référence à l’implantation prochaine de la 3e collecte. «Je ne vous dis pas non. Laissez-moi franchir cette étape-là (l’arrivée du bac brun), laissez-moi m’assurer que ça bien. Après ça, on embarquera dans autre chose.»

Louise Fortin s’est présentée au micro pour défendre l’idée de retirer les sacs en plastique à la séance du conseil de lundi dernier. Photo: GranbExpress-Éric Patenaude