21 familles n’auront pas accès à leur logement rue Le Corbusier

LOGEMENT. Branle-bas de combat à l’Office municipal d’habitation de Granby qui a dû reloger 21 familles à quelques semaines d’avis. Le chantier de construction de l’immeuble Logement-études, rue Le Corbusier, affiche deux mois de retard.

Par Ugo Giguère

Sylvie Lafontaine, directrice générale de l’Office municipal d’habitation de Granby, se fait rassurante: «Tous les locataires ont été relogés. Il ne manque qu’une seule famille et on poursuit nos recherches.» Certains vont occuper d’autres appartements de l’OMH et certains vont être relocalisés dans des immeubles privés.

Sur les 24 logements neufs, 21 devaient recevoir leurs premiers occupants au 1er juillet ou au 1er août. «Les locataires ont tous été rencontrés. Ils ont tous été informés dès le début, dès qu’on a su qu’il y avait un retard, il y a deux semaines», indique Mme Lafontaine.
Se disant «hyper débordée» par le chantier et la relocalisation des locataires, la DG préfère ne pas élaborer sur les raisons qui expliquent le délai.

«C’est possible qu’il y ait un litige éventuellement, alors je vais conserver mes munitions», indique-t-elle. Cependant, elle assure que rien ne laissait entrevoir un tel retard tout au long des réunions de chantier régulières.

L’entrepreneur a une autre version
Du côté de l’entrepreneur général Axim Construction, les raisons qui expliquent le retard sont assez évidentes. «Il y avait un problème de conception au départ et une absence de suivi du client et des professionnels par la suite», résume le responsable du chantier Julien Laisney.
Il ne comprend pas comment un projet prévu depuis sept ans ne soit pas mieux préparé.

«Quand je suis arrivé, on avait déjà beaucoup de changements de structure dus à la nature rocheuse du site et à un dynamitage qui n’était pas prévu. Ensuite, on a eu de nombreuses directives de changements des professionnels et du client en cours de route. Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir eu le temps de travailler sur la conception et l’analyse des problèmes!», s’étonne M. Laisney.

Il poursuit en déclarant avoir dû «attendre très longtemps pour obtenir les décrets et l’approbation des prix» du client. «On ne pouvait pas excaver, alors ç’a prolongé le délai d’exécution. On devait fermer le bâtiment en décembre et on n’avait même pas commencé en décembre!», ajoute l’entrepreneur.

Des démarches judiciaires seront vraisemblablement amorcées tôt ou tard afin de récupérer les dépenses supplémentaires encourues par Axim Construction. «Nos employés sont syndiqués et on les paye à l’heure. On se retrouve à dépasser largement les temps prévus parce que les professionnels et le client n’ont pas pris les décisions selon les délais inscrits au contrat. Ça entraîne des coûts énormes pour nous», justifie Julien Laisney.

En terminant, Axim Construction assure que le chantier sera bouclé d’ici quelques semaines. Plusieurs logements seront livrés avant la mi-juillet. Le responsable du chantier précise que dès les réunions de projet, en novembre dernier, il avait prévenu l’OMH de ne pas signer de baux pour le 30 juin, car le délai était trop court.

24 logements et un CPE
Rappelons que le projet Logement-études a été annoncé en 2009. L’immeuble de 24 logements vise à permettre à de jeunes parents de terminer leurs études ou d’effectuer un retour à l’école.

L’investissement d’environ 3 millions $ inclut aussi un CPE de 66 places dont une partie est réservée aux enfants qui habitent l’immeuble.
Axim Construction, de Saint-Jean-sur-Richelieu, a remporté le 3e appel d’offres du projet après deux annulations pour des prix hors budget.