5 millions de pieds carrés commerciaux à développer

Le développement commercial de Granby se déplace au sud de la ville. Alors qu’il ne reste que quelques espaces disponibles autour des Galeries de Granby, GranbyExpress.com a appris qu’une zone de 5 millions de pieds carrés s’apprête à être développée à l’angle du boulevard Pierre-Laporte et de la rue Bruce.

Depuis que le quadrilatère Principale, Simonds Nord, St-Jude Nord et Évangéline est saturé, le territoire de la ville de Granby ne dispose plus de terrains capables d’accueillir des commerces de grandes surfaces. «On a un sérieux problème dans le commercial, on n’a plus aucun terrain», confirme le maire Richard Goulet.

 

En fait, c’était vrai jusqu’à ce que le Groupe immobilier Roban entreprenne des démarches pour développer son imposant fonds de terre. Depuis plus de 25 ans, l’entreprise administrée par le comptable Michel Roberge et le notaire André Couture est propriétaire de 5 millions de pieds carrés en zonage commercial à l’angle de la rue Bruce et du boulevard Pierre-Laporte.

 

Tout en demeurant avares de commentaires, les deux associés ont confirmé à GranbyExpress.com que le projet de développement était en marche. «On a déjà deux acheteurs intéressés pour des terrains de 400 000 pieds carrés», a révélé Michel Roberge qui refuse pour le moment de préciser la nature des commerces en question.

 

Sur la carte du plan de zonage de la Ville de Granby, le secteur est facilement repérable. Alors que toutes les zones rouges, qui désignent des terrains à vocation commerciale, suivent en majorité l’axe de la rue Principale, on retrouve un grand carré rouge dans le bas de la carte.

 

Il s’agit d’une ancienne terre agricole achetée en 1987 par un groupe d’actionnaires. Au début des années 2000, les propriétaires ont commencé à vendre quelques lots résidentiels afin de créer une bande tampon le long de la rue Bruce.

 

Au moment de faire l’acquisition de ce fonds de terre, le groupe Roban n’avait pas l’intention de précipiter son développement. Pour les actionnaires du fonds, il s’agissait plutôt d’une sorte de placement où le développement viendrait au moment opportun. Plus de 25 ans plus tard, il semble que le moment idéal soit venu.

 

 

Les astres s’alignent

«Tout repose sur la rareté», glisse l’agent immobilier Claude Campbell. À un moment charnière de la croissance de la ville, ces cinq millions de pieds carrés tombent du ciel comme une manne.

 

L’achat des terres Miner par la Ville de Granby en 2007 et le projet de développement lancé en 2011 qui a notamment fait apparaître une école primaire dans le secteur ont donné le coup d’envoi au «plan sud». La densification de la population de part et d’autre de la rue Denison Est ajoute aussi à l’intérêt pour un nouveau secteur commercial.

 

«Évidemment, s’il y a 200 familles ou plus qui s’installent dans le secteur ça devient encore plus intéressant», appui l’agent immobilier Claude Campbell qui collabore avec le groupe Roban.

 

Il ne faut pas non plus oublier le développement de la terre Martel, ainsi que le foisonnement résidentiel le long de la plus récente portion de la rue Simonds sud, entre St-Charles et Mountain.

 

En ajoutant la proximité de l’autoroute 10, ainsi que l’imposant volume de circulation routière que génère le parc industriel de Bromont, la liste des arguments en faveur d’un développement commercial s’allonge.

 

«Les bannières cherchent les grands axes routiers, ils veulent de la visibilité et tout est là», souligne M. Campbell.

 

Pour que ça fonctionne, il faut cependant s’assurer la présence d’une enseigne majeure. «Ça prend une locomotive», prévient-il. À ce sujet, déjà deux gros joueurs auraient déjà approché Michel Roberge.

 

Pour le moment toutefois, seule la construction d’une station-service près du carrefour giratoire peut être confirmée.

 

 

Deux à trois ans

Bien que l’intérêt soit présent et que le zonage soit compatible, il ne faut pas s’attendre à voir apparaître des néons dans les prochains mois. Les promoteurs parlent encore d’un horizon de deux à trois ans avant de voir s’ériger les premiers immeubles.

 

D’ailleurs, la mise en veilleuse du développement des Terres Miner, en raison d’une contestation judiciaire apparaît encore comme un avantage pour Roban. Le problème est qu’une portion du terrain est désormais considérée comme en zone humide. Un état causé par des écoulements d’eau attribuables à la municipalité selon les propriétaires qui négocient actuellement la question.

 

Pour le maire de Granby, Richard Goulet, le litige entourant la vente des Terres Miner empêche aussi le projet Roban de décoller. La raison? Il n’y aurait toujours pas d’aqueduc dans le secteur.

 

Cette absence d’alimentation en eau empêche aussi l’implantation de grandes surfaces le long de la route 112.

 

«Jusqu’à Toyota il y a des services, mais après il n’y en a plus. C’est un critère capital pour les commerces de grandes surfaces. Les assureurs des commerces de grande superficie demandent des gicleurs», explique M. Campbell.

 

Un projet hôtelier et commercial a aussi été annoncé par le promoteur Denis Favreau dans le secteur St-Jude Nord et David-Bouchard. Cependant, le terrain visé se trouve du côté de l’ancien Canton de Granby et fait l’objet d’un zonage agricole. L’entreprise doit donc obtenir l’accord de la Commission de la protection du territoire agricole du Québec.

 

 

Étalement commercial

Avec un pôle commercial fort dans le secteur des Galeries et un autre pas très loin au Carrefour champêtre de Bromont, risque-t-on de diviser la clientèle?

 

«Il faut voir ça comme un axe commercial, comme une colonne vertébrale, insiste Claude Campbell. C’est important de le voir comme ça, qu’il y a une continuité.»

 

Selon lui, cet axe commence à l’entrée ouest de la ville, sur la route 112, elle emprunte alors tout le long de la rue Principale et se poursuit rue Denison Est. Le nouveau développement se veut donc une prolongation de cette colonne vertébrale, jusqu’à l’autoroute 10.

 

«On n’est pas une grande ville comme Québec, Laval ou Montréal. On peut traverser notre territoire d’un bout à l’autre en 15 minutes», renchérit le maire Goulet.

 

Ce dernier soutient par contre qu’il est important que la clientèle de la partie sud de la ville puisse être desservie. «On veut éviter que les gens soient obligés de traverser les ponts», précise-t-il. Une stratégie qui vise à soulager les ponts Patrick-Hackett et de la Gare.

 

 

En bref…

-5 millions de pieds carrés commerciaux à developer

-Terrains de 100 000 à 400 000 pieds carrés

-Angle Nord-Est du boulevard Pierre-Laporte et de la rue Bruce

-Station-service confirmée, possibilité d’accueillir quincaillerie, marché d’alimentation, meubles, électronique, etc.

-Proximité des développements résidentiels Terres Miner et Terre Martel

-Proximité de l’autoroute 10, profite du flot de circulation entre Granby et Bromont