Accueil d’Ukrainiens à Granby: les démarches se poursuivent
COMMUNAUTÉ. Alors que la guerre en Ukraine semble s’éterniser, de nombreuses familles ont été contraintes de quitter leur foyer et de changer de milieu. C’est comme ça que, dans l’espoir d’avoir une vie meilleure, une soixantaine d’Ukrainiens ont atterri à Granby, ville désignée comme une des terres d’accueil au Québec par le ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration (MIFI).
À l’annonce de la nouvelle de l’arrivée potentielle de ressortissants ukrainiens au mois de mars dernier, les membres de Solidarité Ethnique Régionale de la Yamaska (SERY) ainsi que la Ville de Granby se sont activés pour préparer l’accueil des dizaines de familles réfugiées.
Un comité regroupant la Ville, le SERY, des membres du MIFI ainsi que des gens de la communauté a tout de suite été créé pour évaluer les capacités d’intégration de la municipalité. «On essaie de se rencontrer mensuellement avec ce comité pour effectuer des suivis et travailler à l’intégration des ressortissants ukrainiens, qui bénéficient d’un statut spécial en vue de la situation (…). Aussi comme municipalité, on travaille à déterminer quels sont les autres services qu’on peut mettre à leur disposition. On tente de faciliter leur inclusion en les invitant à des activités de loisir par exemple et en facilitant leurs inscriptions à celles-ci », a fait savoir Éric Goudreau, conseiller au développement social à la Ville de Granby.
«Nous travaillons aussi à voir comment faciliter leur mobilité avec notre service de transport en commun. De ce point de vue, notre travail avec le SERY est important pour leur faire découvrir la communauté, les intégrer et leur offrir un accompagnement», a-t-il poursuivi.
Francisation, petite enfance, intégration à l’école et recherche d’emploi sont parmi les quelques services que le SERY doit offrir aux ressortissants conformément à son mandat prodigué par le MIFI. Cependant, un défi de taille subsiste. «Le principal défi que nous traversons est le problème du logement. Sans logements, c’est difficile d’accueillir, et ça, peu importe le statut migratoire. La ville se mobilise et je sais qu’il y a plein de choses qui se font, mais ce n’est pas évident dans le contexte actuel », a déclaré Frey Guevara, directeur général de l’organisme.
Faisant face à une crise du logement sans précédent avec un taux d’inoccupation de 0,01 %, la Ville de Granby, qui tente même de relocaliser certaines familles dans d’autres régions, demeure tout de même comme l’une des 14 autres villes au Québec désignées par le MIFI comme l’une des villes de destination des personnes réfugiées prises en charge par l’État. «Ce sont des êtres humains qui ont besoin de s’installer quelque part et de façon convenable. Il y a eu des gens qui ont été accueillis à l’hôtel, d’autres par des gens de leur communauté, et d’autres ont eu des logements temporaires (…). C’est difficile pour les Granbyens d’avoir un logement ici, donc ça l’est encore plus pour les ressortissants », a noté M. Guevara, qui est -lui-même arrivé au Québec comme réfugié.
Des demandes non reçues ?
Au-delà des différents défis d’intégration, les relations entre la communauté ukrainienne et la Ville de Granby seraient tendues, a appris le GranbyExpress. Selon nos informations, des demandes émises par la communauté ukrainienne auraient été adressées à la Ville de Granby, mais en vain. «Nous travaillons en collaboration avec nos différents partenaires dans l’accueil des réfugiés ukrainiens. La Ville de Granby a toujours démontré son soutien à la communauté ukrainienne et continuera de le faire», a fait savoir le bureau de la mairesse Julie Bourdon.
«Il faut considérer que toute personne immigrante qui arrive dans un nouveau milieu a le besoin de se sentir accueillie. On arrive sans connaitre la culture, sans connaitre la langue ni l’environnement. Je sais que le peuple granbyen et québécois en général est très accueillant, la preuve avec les nombreux Québécois qui accueillent les personnes ukrainiennes », a expliqué Frey Guevara du SERY.
Les représentants de la communauté ukrainienne contactés par le journal ont refusé nos demandes d’entrevue concernant les demandes formulées.
Rappelons que selon l’Agence des services frontaliers du Canada, plus de 67 000 citoyens ukrainiens et résidents permanents d’origine ukrainienne sont arrivés au Canada par voie terrestre ou aérienne entre le 1er janvier et le 24 juillet 2022. En plus, plus de 433 000 demandes de résidences temporaires ont été reçues au Canada entre le 17 mars et le 27 juillet 2022.