Besoins prioritaires en itinérance : 1,4M$ espéré
SOCIÉTÉ. Le Comité itinérance de la Haute-Yamaska a levé le voile sur cinq besoins prioritaires en itinérance en Haute-Yamaska, chiffres à l’appui. Plus de 1,4M$ est souhaité. Le Passant, maison d’hébergement pour homme, représente ces besoins qui s’épuisent.
L’itinérance en Haute-Yamaska est bien réelle et tout laisse croire aux acteurs sociaux qu’il y a une augmentation de cas depuis plusieurs années. Un phénomène qui s’observe partout dans la province.
Le Comité itinérance de la Haute-Yamaska, en partenariat avec le Groupe Actions Solutions Pauvreté (GASP), a sonné l’alarme il y a plusieurs mois en soulevant les cinq besoins prioritaires : consolider les services existants à l’aide d’un financement récurrent, avoir un accueil de nuit ou un service d’urgence pour des individus en détresse, augmenter l’offre de service alimentaire, augmenter le nombre de logements sociaux et assurer un suivi communautaire.
Selon les données du comité, par année, le premier besoin nécessiterait un montant de 445 000$. L’accueil de nuit est évalué à près d’un demi-million, le service alimentaire, pressenti majoritairement pour Granby et Waterloo, à 91 300$ et le suivi communautaire à 250 000$.
L’ajout de logement social supervisé ou avec un soutien communautaire est évalué à 45 000$ par année. Un montant de 400 000$ est espéré du milieu dans le cas où un logement social serait construit. Une bonne partie de l’aménagement du bâtiment serait défrayé par Accès-Logis.
Au total, c’est donc 1,4M$ de financement récurrent qui permettrait de combler les besoins en itinérance en Haute-Yamaska, 400 000$ de plus pour la première année dans le cas où un logement social serait dans les cartons.
«Ce montant représente en moyenne 0,04$ par jour par Yamaskois, soit 15,74$ par année».
Nicolas Luppens, coordonnateur du GASP et membre du comité itinérance
Outre les données, le comité a ciblé des pistes de solutions. Augmenter le revenu disponible des moins nantis est un exemple.
Somme toute, le comité formule la recommandation suivante : que les différents paliers gouvernementaux agissent en cohérence avec la Politique nationale adoptée en février 2014.
Une bonification de financement du provincial, deux fois plus, et du fédéral, quatre fois plus, est espérée.
«Le fédéral devrait faire davantage sa part, croit Nicolas Luppens. En ce moment, c’est 0,01$ par habitant qui est versé en itinérance».
Au Passant
Les organismes de la région ne peuvent répondre à la croissance des demandes faute de financement, révèle le document du comité itinérance.
Au Passant, une coupure du SPLI (Stratégie des partenariats de lutte contre l’itinérance) a affecté les services qui y sont offerts.
Le nombre de lits est passé de 26 à 17. Le 5 octobre, deux autres espaces seront perdus. Les intervenants ponctuels ne seront tout simplement plus rappelés en raison du vide qu’a causé la coupure du SPLI dans les coffres du Passant.
«Le montant qu’on avait du fédéral nous avait permis d’accueillir 240 personnes de plus par année».
Steve Bouthillier, directeur du Passant
Pour l’instant, le climat est morose au Passant. Rien ne laisse croire au directeur général que le financement du fédéral sera à nouveau accordé. «Va falloir s’adapter. On est pris avec des cas comme garder quelqu’un qui est au Passant et qui a encore besoin d’aide ou le laisser aller et accueillir quelqu’un qui est en crise. Le choix est déchirant».
Logements sociaux à Granby
Nicolas Luppens reconnait les efforts de Granby en matière de logement social.
Présent à la conférence entourant la quantification des besoins en itinérance en Haute-Yamaska, le conseiller Robert Riel de Granby, a rappelé que la municipalité comptait ajouter 96 logements sociaux d’ici 2018.
Le terrain a été acheté. Il est situé à l’angle des rues Decelles et Saint-Urbain. L’Office municipal d’habitation de Granby a le dossier entre ses mains. Le projet suit son cours, dit M. Riel.