BPC et TCE: des lettres empoisonnées

BPC, TCE, cadmium, arsenic, de puissants produits toxiques se trouvent toujours dans le sol de dizaines de terrains et sources d’eau en Haute-Yamaska. Pas moins de 86 adresses figurent sur le répertoire provincial ou fédéral des terrains contaminés.

Sans surprise, c’est la ville de Granby qui compte le plus de sites contaminés dans la région avec 58. Waterloo (10) et Bromont (9) suivent loin derrière.

Parmi les matières les plus préoccupantes, on note la présence de biphényles polychlorés, mieux connus sous l’acronyme BPC, à trois endroits en Haute-Yamaska. Les sites concernés à Granby sont les terrains des entreprises Pièces d’auto F.L. au 1020, 11e rang et de Patenaude et frères au 62, rue Irwin.

Dans les deux cas, les propriétaires sont tombés des nues en apprenant qu’ils apparaissaient au répertoire du ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs (MDDEFP). Ni l’un ni l’autre n’utilisent de BPC dans leurs activités.

«J’ai racheté l’entreprise il y a quatre ans et on a fait faire des tests et du carottage partout sur le terrain par une firme d’ingénieurs. Il n’y avait rien!», plaide François Patenaude qui ne comprend pas pourquoi cette mention apparaît au registre.

Toujours selon le MDDEFP, des BPC seraient aussi présents sur le terrain de l’ancienne prison de Waterloo sur la rue Western. Un ancien locataire des lieux interrogé par GranbyExpress.com affirme avoir déménagé ses bureaux après avoir pris connaissance de la contamination.

De l’arsenic en bordure de la Yamaska

Tout en bas de la rue Long, à Granby, se trouve le site de l’ancienne usine Miner. Un terrain aujourd’hui transformé en parc gazonné sur la rive de la Yamaska. Le passé industriel a toutefois laissé des traces puisqu’on trouve encore de l’arsenic, des hydrocarbures et du soufre notamment.

«On a fait des vérifications souterraines et oui, il y a des contaminants dans le sol. Par contre, il n’y a pas de migration dans la rivière», assure le coordonnateur à l’environnement de la Ville de Granby, Serge Drolet. La municipalité ne prévoit pas procéder à des travaux de nettoyage.

Waterloo et le fardeau TCE

Comme un peu partout au Québec, le passé industriel a laissé un lourd héritage à Waterloo. La faillite de l’usine Croname, rue Taylor, a jeté un fardeau sur le dos de la municipalité, celui d’une importante contamination au trichloréthylène.

Ce produit de dégraissage et de nettoyage hautement toxique s’est retrouvé non seulement sur le terrain de l’entreprise, mais aussi dans les eaux souterraines et l’aqueduc.

«On a enlevé plusieurs sources de contamination et on devrait réaliser la dernière phase de décontamination en 2014», avance le DG de la Ville de Waterloo Éric Sévigny.

Les coûts de décontamination de la nappe phréatique seront assumés à 50% par le gouvernement provincial jusqu’à concurrence d’1 M$.