Budget fédéral: les députés Larouche et Ste-Marie plaident pour les entreprises locales
FÉDÉRAL. La députée de Shefford, Andréanne Larouche, et son collègue de Joliette, Gabriel Ste-Marie, par ailleurs porte-parole du parti en matière de finances, ont soutenu au cours d’une conférence sur les attentes prébudgétaires du Bloc que le nationalisme économique serait la meilleure orientation du budget dans la relance post-COVID-19.
Face aux élus municipaux et aux représentants des groupes économiques invités à la rencontre virtuelle, Andréanne Larouche a plaidé pour les entrepreneurs, en prélude au budget fédéral qui sera déposé à la Chambre des communes le 19 avril prochain.
«Plusieurs secteurs phares de l’économie de Shefford seront touchés plus longtemps que d’autres, comme le tourisme, la culture et la restauration. Il faudra que les programmes d’aide soient plus flexibles et mieux adaptés aux réalités vécues par les PME de Shefford et du Québec», a-t-elle soutenu dans sa perspective de développement régional.
Elle a réitéré la sempiternelle question de la connectivité, avançant que malgré les annonces récentes sur le programme d’Internet à large bande, les gens se questionnent sur la mise en application des sommes promises par le gouvernement fédéral. Il faut maintenant, a-t-elle conclu, que ça ne demeure pas que des promesses électorales. Sur le volet social, la porte-parole du Bloc pour les aînés n’a pas manqué d’en rajouter une couche, faisant de la hausse de la pension de la sécurité de la vieillesse dès 65 ans et de la hausse des transferts en santé durables, prévisibles et sans condition des assises essentielles du budget.
«Après plus de deux ans d’attente, il était plus que temps que le gouvernement dépose un vrai budget en bonne et due forme», a renchéri son collègue Gabriel Ste-Marie, car dit-il, «pour être capable d’évaluer les mesures du gouvernement et leurs impacts, il faut être capable de les chiffrer, et d’avoir une vue d’ensemble des dépenses et des revenus attendus.»
«Nos entreprises d’abord»
«On est pour le libre-échange, on n’a pas le choix, mais il faut prendre les moyens pour soutenir les entreprises de chez nous. Aux États-Unis, les contrats publics du gouvernement sont d’abord pour leurs entreprises», a plaidé le député de Joliette, au cœur des négociations prébudgétaires, notamment à travers le Comité permanent des finances dont il est le vice-président aux Communes. Il a exhorté Ottawa à créer des conditions d’un écosystème économique, dont la mise en place laisse l’avantage aux commerces locaux afin de maximiser les retombées locales.
«Par exemple, Via Rail a octroyé le contrat pour ses nouveaux wagons à l’Allemande Siemens, qui les fera faire en Californie. Ailleurs, le contrat aurait été donné localement», a soutenu l’élu, s’inquiétant de ce que le Canada pourrait perdre le secteur de l’industrie aérospatiale, dont il est le troisième mondial, en raison d’une absence de vision.
«Un an de pandémie, cela a été une claque pour nos commerces, mais ceux qui en sont sortis gagnants sont les géants du web comme Amazon qui ont vu leurs activités exploser. Contrairement à nos commerces, on ne leur fait pas payer l’équivalent d’impôt», a-t-il illustré, indiquant qu’Ottawa ne perçoit pas toujours la TPS sur ces créateurs de richesse. Il en est presque de même pour les géants de l’automobile.
«Ford Canada a son siège à Toronto, mais les décisions se prennent à la frontière», a lancé le bloquiste, citant également la proposition d’achat avortée du géant français de l’alimentation Carrefour par la multinationale québécoise Couche-Tard. Il a déploré les dispositions qui permettent qu’une entreprise familiale soit plus payante aux tierces personnes étrangères qu’aux enfants de la famille propriétaire. Ce phénomène serait plus important au Québec que dans le reste du Canada, a ajouté M. Ste-Marie qui attend le premier budget Freeland de pied ferme.