Caméra corporelle: la police de Granby à l’affût des développements
SÉCURITÉ PUBLIQUE. Récemment, le premier ministre Justin Trudeau a abordé en point de presse la question du possible port de la caméra corporelle chez les policiers. Au Service de police de Granby (SPG), on indique suivre les développements sans prendre position pour le moment.
«Je n’ai pas d’opinion pour mon organisation, a indiqué la porte-parole Caroline Garand. Est-ce qu’on va suivre le pas? Est-ce qu’on voit ça d’un bon œil? Je pense qu’on n’est vraiment pas rendu là. […] Mais c’est sûr que si c’est recommandé par le ministère de la Sécurité publique, je ne verrais pas pourquoi on irait à sens contraire. Évidemment, ça va être évalué.»
Le SPG admet être à l’affût de l’expérience des autres services de police au Québec et à travers le monde. Il étudie comme bien d’autres cette possibilité.
«C’est un dossier qui est encore très en évolution, vraiment, explique Mme Garand. On est un service de police de niveau 1, donc, on fait partie des discussions éventuelles au niveau provincial par rapport à ça. On participe présentement à une étude sur le Centre de recherche et développement stratégique de l’École nationale de police du Québec. C’est une nouvelle étude qui porte sur l’influence du visionnement de ces images-là dans les rapports de police […] et va peut-être apporter des orientations différentes sur nos pratiques à venir.»
Rappelons qu’en 2015, le ministre de la Sécurité publique avait mis sur pied un comité de travail qui avait pour objectif d’évaluer l’implication des techniques juridiques par rapport à ces caméras corporelles. Et de mai 2016 à avril 2017, la police de Montréal avait tenu un projet pilote en collaboration avec le Ministère.
D’ailleurs, avant la pandémie, le SPG attendait la relance du comité en question.
«On attend vraiment les recommandations de l’École nationale de police et de ce comité-là qui a été mis en place, fait valoir Caroline Garand. Parce que oui, ça va avoir de l’influence sur nos techniques de travail. Souvent, ce qu’on voit, c’est une parcelle de l’intervention policière. L’outil de caméra corporelle permettrait ça d’avoir l’intervention en entier.»
«Par contre, il y a des enjeux importants pour tout ce qui est stockage des informations, reconnaît-elle. […] Il faut comprendre que le système judiciaire n’est pas encore arrimé à cette possibilité-là. Il ne faut pas oublier que si c’est filmé, ça devient de la preuve au niveau de la Cour.»
De son côté, la Fraternité des policiers et policières de Granby a indiqué adhérer à la position du président de la Fédération des policiers et policières municipaux du Québec, François Lemay, lequel devrait se prononcer publiquement sur le sujet prochainement.