CHSLD Horace-Boivin de Waterloo: des mélodies au service de la mobilisation

MOBILISATION. Un «marathon de musiciens» se tiendra le vendredi 19 janvier prochain à Waterloo. Avec ce «répit festif» organisé après plus de six mois de lutte, le comité de sauvegarde du CHSLD Horace-Boivin espère étendre la portée de son fameux carré vert… et remettre, du même coup, les pendules à l’heure.

Des chansons québécoises et françaises ainsi que des tonalités de blues et de folklore résonneront, entre autres, lors de l’événement, une dizaine de musiciens devraient prendre part. Il se tiendra dans les locaux de À l’Abri du Temps, de 16h à 18h, puis déménagera, de 19h à 22h, chez Bière-o-Loo.

Pour le comité de sauvegarde du centre d’hébergement, il s’agit, ni plus ni moins, d’une façon de poursuivre la distribution et la mise en valeur du symbole lancé le mois dernier. Quelque 2000 exemplaires du petit bout de tissus vert ont trouvé preneur à ce jour. Environ 500 autres seraient actuellement en circulation, dont certains ont atteint Valcourt et Cowansville.

Avec la mobilisation entourant le port de cette effigie, le regroupement souhaitait indiquer au ministre de la Santé, Gaétan Barrette, qu’il n’a pas abandonné et qu’il n’est pas prêt de le faire. Rappelons que l’élu avait d’abord fait savoir qu’il se prononcerait quant à l’avenir de l’établissement, menacé de fermeture par Québec dû à la vétusté des lieux, en décembre. Aucune décision n’a encore été rendue au moment d’écrire ces lignes.

Des développements sont d’ailleurs attendus de pied ferme par Annie Gaudreau, à l’origine du comité de sauvegarde. Cette dernière admet qu’il n’est toutefois pas impossible qu’un verdict final soit annoncé avant la tenue du rassemblement du 19 janvier. Quoiqu’il en soit, le rendez-vous aura bel et bien lieu. «Si  c’est positif, la soirée servira à festoyer. Sinon, ça pourrait servir à annoncer une deuxième pétition. On verra. Il y a plein de plans (qui seront envisagés) dépendamment de la réponse que l’on aura obtenue», note Mme Gaudreau.

Rappelons qu’une pétition revendiquant le statu quo a récolté environ 5000 signatures l’été dernier. Or, ce document n’a pu être déposé en bonne et due forme au Salon bleu par un député élu ; ne répondant pas aux critères de l’Assemblée nationale, il a plutôt été jugé irrecevable. Le regroupement ne ferme pas la porte à répéter l’exercice, cette fois dans les règles de l’art.

Des airs d’appui et de solidarité

C’est le copropriétaire de À l’abri du temps, Sylvain Hamel, qui a mobilisé les artistes qui défileront sur scène. Jusqu’ici, Gaétan Bergevin, Quentin Meek, Yves Roy, Zachary Francoeur, Sunny White, Tobiko, Rosine, Hubert Fréchette et Sylvain Grigg ont déjà confirmé leur présence. Mme Gaudreau salue l’implication de ces artistes qui ont accepté de faire la démonstration de leur talent de façon bénévole, et ce, en guise de solidarité. «On voit souvent des artistes s’affilier à de grandes causes. C’est impressionnant de voir qu’autant de gens appuient la nôtre, celle d’un petit CHSLD à Waterloo», lance Annie Gaudreau. Quelques noms supplémentaires devraient s’ajouter à la liste de «marathoniens» d’ici là. Les personnes intéressées à s’y joindre peuvent d’ailleurs contacter le comité de sauvegarde via la page Facebook Sauvons notre CHSLD de Waterloo ou M. Hamel directement à son commerce de la rue Foster.

Notons que l’admission est gratuite et que l’activité ne vise en aucun cas la récolte de fonds. Des carrés verts y seront offerts gratuitement. Des affiches seront également vendues au coût de cinq dollars pour les commerçants et citoyens désirant afficher leur soutien.

Des mises au point

Si le rendez-vous constitue une opportunité en or de se réunir dans une ambiance sympathique, se sera aussi le moment, selon Mme Gaudreau, de rectifier certains faits. Selon elle, des clarifications doivent en effet être apportées entourant ce dossier, qui chemine depuis juin dernier et qui a fait l’objet de nombreux revirements depuis. Cette dernière ajoute avoir constaté une certaine confusion chez les citoyens. «Par exemple, étant donné que le CHSLD Horace-Boivin était à une certaine époque une possession de la famille Courville, les gens pensent que c’est un seul et même endroit, que notre CHSLD a déjà été sauvé», illustre la militante.

Précisons que les centres d’hébergement Santé Courville et Horace-Boivin sont situés l’un en face de l’autre, sur la rue Courville. Le premier est privé tandis que le second est aujourd’hui rattaché au Centre intégré et universitaire de santé et de services sociaux de l’Estrie-CHUS.