Climat de travail tendu à la Fromagerie Agropur

AFFAIRES. Plus de 400 griefs suspendus ou en attente d’arbitrage, le président et le vice-président aux griefs congédiés, roulement de personnel, hausse des accidents de travail, cessation de tous les comités liés aux relations de travail. L’ambiance à la Fromagerie Agropur, de Granby, n’est pas au beau fixe, selon la Centrale des syndicats démocratiques (CSD) qui dénonce la dégradation du climat de travail à l’usine de la rue Omer-Deslauriers.

Depuis les derniers mois, les 250 travailleurs et travailleuses à l’emploi de la coopérative n’entendent pas à rire aux dires de Bernard Cournoyer, délégué syndical à la CSD. Selon ce dernier, l’entrée en scène d’une nouvelle direction serait à l’origine du climat malsain qui sévit présentement chez Agropur à Granby.

«Le climat à l’intérieur de l’usine n’est plus comme avant. C’est de la pression pour produire. Ce n’est plus le fun d’aller travailler chez Agropur à Granby», a déclaré M. Cournoyer lorsque rejoint par le journal. «Dans la dernière année, Agropur a changé des personnes au niveau de la direction. Je ne connais pas leur mandat, mais ça laisse présager un futur mouvementé. Une chose est sûre: ils (les nouveaux membres de la direction) ont un mandat précis et ils l’appliquent à la lettre.»

Du côté de la CSD, on dénonce principalement le dialogue de sourds avec Agropur au sujet des relations de travail. «On a toujours eu environ 200 griefs par année. Les deux parties étaient capables de se parler et d’avancer, mais depuis un an, un an et demi, les comités ne servent plus à rien. L’employeur fait fi de toutes demandes syndicales ou étire le temps», soutient Bernard Cournoyer.

Sans contrat de travail depuis juillet 2021, les syndiqués d’Agropur s’apprêtent à retourner à la table de négociations en vue de conclure une nouvelle convention collective. Bien qu’on soit encore loin d’un conflit de travail, la prochaine ronde de discussions ne sera pas des plus reposantes, estime M. Cournoyer faisant référence aux premières requêtes déposées par l’employeur.

«On a reçu leur cahier de demandes. Sur l’ensemble des articles de la convention collective, il n’y a que deux articles qui ne sont pas touchés (….). Quand l’employeur demande un conciliateur avant même de commencer à négocier, on peut se poser des questions. C’est clair qu’on ne s’en va pas négocier avec une licorne et un arc-en-ciel», a illustré le délégué syndical. «Nos membres ne sont pas contents et ils n’ont pas l’intention de se faire imposer des conditions de travail.»

Appelée à commenter la sortie publique de la partie syndicale, la direction d’Agropur n’a pas voulu s’étendre sur le sujet. 

«Nous avons entamé les négociations liées au renouvellement de la convention collective pour l’usine de Granby et nous souhaitons que ces discussions restent entre les parties intéressées», a fait savoir la vice-présidente, communications corporatives chez Agropur, Mylène Dupéré, dans un échange de courriels.