Cri du cœur du frère de Jacques Choquette, disparu depuis bientôt un an

DISPARITION. Le 3 novembre 2016, un père de famille de Granby en apparence sans histoire, Jacques Choquette, disparaissait sans laisser de trace. Un an plus tard, la douleur est encore des plus vives pour ses proches, toujours plongés dans l’incompréhension. Robert Choquette a accepté de rencontrer le GranbyExpress à l’occasion de cet anniversaire tragique, espérant délier des langues et enfin retrouver la dépouille de son frère.

«La police ne cherche pas Jacques. Elle cherche un corps», lance d’emblée l’enseignant de métier. Ce dernier n’entretient pas d’illusion ; au lendemain de sa disparition, il était déjà convaincu que son cadet, qui n’était pas du genre à s’absenter aussi longtemps sans avertir, était décédé.

Quatre ans jour pour jour avant que celui-ci ne manque à l’appel, un premier malheur s’abattait sur les Choquette. Le 3 novembre 2012, leur père, Bernard, décédait à l’âge de 86 ans des suites d’une banale chute à son domicile. Jacques Choquette avait donc l’habitude de se rendre au cimetière chaque année à cette date, ce qu’il n’a pas fait le jour où il a été vu pour la dernière fois. «Je suis allé (le lendemain) au cimetière et il n’y avait aucune trace de lui. Je savais en dedans de moi qu’il était mort, que ça ne se pouvait pas», raconte Robert Choquette.

Pas un criminel

Après une année entière à retourner l’affaire dans tous les sens sans qu’aucune réponse ne vienne taire les innombrables questions qui subsistent, la thèse de l’homicide demeure la seule valable aux yeux de M. Choquette. La Mercedes C300 de son frère a été retrouvée incendiée sur le rang Petit 6, à Saint-Valérien-de-Milton, le 4 novembre.

«Ça sonne pègre, mafia, motards, une Mercedes brûlée. Mais il n’était dans rien de tout ça, mon frère. […] Ce n’était vraiment pas son genre. Ma théorie, c’est que le meurtrier a voulu laisser croire à la population qu’il faisait partie du crime organisé».

M. Choquette croit d’ailleurs que les événements entourant la mort présumée de son frère sont l’œuvre d’au moins deux personnes. «Le tueur ou son complice est embarqué à bord de la voiture de mon frère pour la brûler à Saint-Valérien, mais il n’est sûrement pas revenu à pied», explique-t-il, précisant que Jacques Choquette s’était procuré ce véhicule usagé quelque temps auparavant, voulant réaliser «un rêve de jeunesse».

L’homme de 51 ans n’a pas «levé les pattes», pas plus qu’il n’a mis fin à ses jours, renchérit son aîné. «Le 1<V>er<V> novembre, il avait déposé à la Ville les plans de sa nouvelle maison, qu’il voulait construire juste à côté de la mienne», se rappelle celui qui l’a d’ailleurs vu la veille de sa disparition. À ce moment, rien de particulier dans l’attitude de son frère, d’un naturel farceur, ne l’avait alerté.

Rappelons que le 3 novembre 2016, le résident de la rue Georges-Cros avait quitté son domicile à bord de son véhicule vers 18h, informant sa conjointe qu’il se rendait à un rendez-vous d’environ une heure. Cette dernière, accompagnée par son beau-frère, a alerté les autorités le soir même, estimant suspecte l’absence prolongée de l’entrepreneur. Le temps brumeux leur laissait croire que le président du groupe B-Crete, une entreprise située à Roxton Pond, aurait pu être victime d’un accident de la route. Les restaurants où il avait l’habitude de rencontrer ses clients ont été arpentés, en vain. Une triangulation de son cellulaire réalisée par les autorités policières aurait, selon Robert Choquette, révélé que le dernier signal émis par l’appareil l’avait été vers 21h40 à Saint-Valérien.

Un repos pour Jacques

Robert Choquette fait un appel à tous afin d’offrir un dernier repos à son frère, qu’il souhaite porter en terre aux côtés de leur père. Quelqu’un, où que soit cette personne actuellement, détient assurément des informations permettant de le localiser, défend-il: «S’il y a des complices après le fait, peut-être qu’ils dorment mal». Il croit également que des gens, qui ne se sont pas encore manifestés, ont pu être témoin de quelque chose.

Tentant par tous les moyens possibles de mettre la main sur des pistes supplémentaires, la famille a mis sur pied sa propre ligne destinée à ceux qui n’oseraient pas s’adresser à la Sûreté du Québec: 450-915-9320. «Si vous appelez, ça embarque tout de suite sur un répondeur et c’est anonyme», résume M. Choquette.

Si le message tant attendu n’a pas encore été livré, Robert Choquette continuera sans relâche de chercher son frère. «Je sais que si ça avait été moi, il aurait fait la même chose, explique-t-il, laissant échapper un sanglot. On ne peut pas laisser ça mort et rien faire. C’est impossible. Je ne vais pas lâcher le morceau». Bien qu’il espère que justice soit rendue, cela n’est cependant pas sa priorité. «Tout ce qu’on veut, c’est retrouver son corps», conclut-il, espérant que la famille puisse ainsi faire son deuil.

Rappelons qu’une page Facebook intitulée «Retrouvons Jacques Choquette» a aussi été mise sur pied par la famille.