Crise du logement: le milieu communautaire se mobilise 

COMMUNAUTAIRE. Plusieurs dizaines d’organismes communautaires de la région estrienne se sont rassemblés à Granby dans le cadre d’une journée de formation et de réflexion sur le logement. Durant une courte manifestation, ceux-ci ont reproché au gouvernement une attitude laxiste face à la crise du logement, particulièrement virulente à Granby.

La Journée estrienne et communautaire sur le logement s’est tenue au Centre communautaire Saint-Benoît, à Granby. L’évènement a rassemblé des organismes communautaires, des travailleuses et travailleurs du réseau de la santé et des municipalités ainsi que des élu.es. Ce rassemblement visait à permettre aux différents intervenants de partager leurs connaissances, affiner leur discours et se mobiliser pour tenter d’amener une solution concrète face à la crise du logement.

Les organisateurs ont choisi la ville de Granby, car celle-ci figure parmi les villes estriennes les plus touchées par cette crise. « Les 1500 logements annoncés dans le dernier budget caquiste ne parviendront malheureusement pas à combler les besoins croissants des personnes à faible et à moyens revenus. Avec un besoin minimal de 1000 logements seulement à Granby et une liste d’attente d’environ 400 personnes à l’OMH, l’avenir nous semble bien sombre « , a déclaré Karine Lussier, porte-parole du Groupe Actions Solutions Pauvreté (GASP).

Pour Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU (FRont d’Action Populaire en Réaménagement Urbain), la situation du logement en Estrie risque d’atteindre les locataires les plus vulnérables, notamment ceux et celles à faible revenu et dont les femmes sont souvent au 1er rang. « Il n’y a pas 10 000 solutions pour sortir de la crise, il faut augmenter le nombre de logements sociaux et pour ça, ça prend rapidement un programme gouvernemental structurant et adéquatement financé », a-t-elle mentionné.

À Granby, 3825 ménages locataires consacrent plus de 30 % de leurs revenus pour se loger. 82 % de ces ménages ont un revenu de moins de 30 000 $ par année, tandis que 215 ménages locataires de Granby consacrent plus de 100 % de leur revenu au loyer, ont fait savoir les membres du FRAPRU en se basant sur données de Statistiques Canada de 2021. « On devine que ces ménages doivent compter sur l’aide de leurs proches et sur l’aide alimentaire pour ne pas perdre leur logement et sont à haut risque de tomber en situation d’itinérance », a insisté Mme Laflamme. « Ces ménages n’ont pas le luxe d’attendre et il est inacceptable que notre filet social ne soit pas suffisant pour qu’ils aient immédiatement accès à un logement social », a-t-elle complété.

Les manifestants demandent, entre autres, au gouvernement Legault de bonifier les investissements en logement social et de relancer le programme AccèsLogis.