De l’énergie verte produite à Sainte-Cécile-de-Milton

Nos vidanges générées au quotidien sont d’une grande valeur énergétique pour le site d’enfouissement Roland Thibault, de Sainte-Cécile-de-Milton. L’entreprise vient de lancer les activités de sa centrale de cogénération où l’on y produit de l’électricité verte.

Cet avant-midi, les gestionnaires de Roland Thibault (Matrec) et des représentants de la firme Terreau Biogaz ont offert un tour guidé de la nouvelle centrale aux médias locaux et aux élus de la région et des environs.

Grâce à un investissement de 10M $, le lieu d’enfouissement est maintenant doté d’une centrale de cogénération dernier cri qui récupère le méthane (gaz naturel) des sols du site de Granby et Sainte-Cécile-de-Milton pour en faire de l’électricité. Intercepté par des capteurs installés sur la portion du site fermé à toute exploitation en 2009, le précieux gaz permet de faire fonctionner l’unité de cogénération sept jours sur sept, 24 heures sur 24. Sur une base annuelle, l’entreprise prévoit vendre un mégawatt d’électricité à Hydro-Québec pour 24 ans, soit l’énergie nécessaire pour alimenter 450 résidences.

«On pourrait en produire plus d’électricité ici…jusqu’à trois mégawatts», mentionne Stéphane Davidson, ingénieur chez Terreau Biogaz.

D’ailleurs, dès avril prochain, une seconde unité de cogénération fera son entrée sur le site et une troisième dans sept ans.

Au cours de la visite, plusieurs invités ont soulevé la question de la sécurité et des risques d’explosion dans une centrale de cogénération. L’ingénieur de la firme BPR, Gilles Dupuis, a vite rassuré les visiteurs à ce sujet. Selon le professionnel, plus de 585 centrales sont en service en Amérique du Nord et aucune explosion n’est survenue depuis leur mise en marche.

À ce même complexe de production d’électricité verte se trouve aussi une usine de traitement des lixiviats (eaux de déchets) à la fine pointe de la technologie. Toutes les eaux récupérées du site d’enfouissement saturé après 60 ans d’opération prennent la direction de cette centrale. Une fois traitées, les boues asséchées des deux bassins aérés sont enfouies sur le site. Quant à l’eau filtrée, elle retourne à la rivière Yamaska après avoir séjourné dans un bassin de décantation.

Selon les prévisions de Terreau Biogaz, la réduction des gaz à effet de serre atteindra les 30 000 tonnes de CO2 par année grâce à la captation du méthane sur l’ancien site.

Outre la centrale de Sainte-Cécile-de-Milton, on trouve également des usines de cogénération à Lachenaie (BFI, cinq mégawatts), à Saint-Nicéphore (Waste Management, huit mégawatts), à Berthier (EBI Environnement, sept mégawatts) et à Argenteuil (Régie intermunicipale Argenteuil-Deux-Montagnes, 10 mégawatts).