Déneigement des trottoirs : le moratoire demeure à Granby

MUNICIPAL. Même s’il a été talonné par des citoyens lors de la séance régulière de lundi et que certains élus ne sont visiblement pas en faveur de cette décision, le conseil municipal de Granby ne lèvera pas le moratoire décrété en 2016 quant au déneigement des trottoirs.

La conseillère du district trois, Julie Bourdon, a tenté, en vain, d’inscrire ce point dans les affaires nouvelles de l’ordre du jour. Alors qu’Éric Duchesneau, Jean-Luc Nappert et Jocelyn Dupuis ont appuyé la conseillère Bourdon, les six autres conseillers ont fait pencher la balance. Le dossier a néanmoins rebondi en période de questions. Le maire, Pascal Bonin, a tenu à rappeler que cette décision avait été prise parce que la capacité opérationnelle de la Ville avait atteint son maximum.

Pas question que le déneigement des trottoirs se fasse à la pièce. «On a eu une époque durant laquelle on avait des (arrêts) stops politiques à Granby. Là, ce que certains auraient aimé, ce sont des trottoirs politiques et moi, je n’en veux pas de ça», martèle le maire. À son avis, il est inconcevable que soient ajoutées de nouvelles infrastructures à déblayer sur la liste de celles l’étant déjà sans qu’un plan global dresse un portrait exhaustif des besoins. «L’ensemble du conseil est d’accord pour réviser le déneigement des trottoirs, mais (il faut) nous laisser le temps de produire un rapport, d’en discuter avec le conseil et d’avoir des politiques», a ajouté l’élu, qui s’attend à avoir en main le document, élaboré par la direction des travaux publics, ce printemps.

C’est également à ce moment que pourront être évalués les résultats obtenus par un tout nouveau projet-pilote actuellement déployé au coût de 300 000 $ sur le territoire de la Ville. Celui-ci a pour but d’optimiser les opérations de déneigement, puisque l’épandage de sel ou d’abrasif peut se faire simultanément au tassement de la neige.

Pas d’application dans l’air

Si la question du stationnement de nuit, interdit depuis le 15 novembre dernier afin de faciliter les activités d’enlèvement de la neige, a également fait jaser lundi soir, le conseil municipal ne compte visiblement pas remettre cette règle en question. L’idée d’une application chargée d’alerter les citoyens lors des opérations nocturnes a notamment été apportée par le candidat aux dernières élections dans le district six, Bruno Junior St-Amand. Estimant que le citoyen fait déjà campagne en vue du prochain scrutin municipal de 2021, Pascal Bonin n’a pas été convaincu par ses arguments.

«Je pense qu’à un moment donné, on se crée des problèmes et qu’on s’invente surtout des besoins qui vont coûter de l’argent. […] Je n’en veux pas d’application jusqu’à ce qu’on me fournisse des preuves que ça va me faire économiser […].», a résumé le maire, qui doute des réelles retombées d’une telle «solution miracle». Un outil du genre est déjà utilisé dans d’autres villes du Québec comme Bromont, Saint-Jean-sur-Richelieu et Trois-Rivières.