Des pancartes électorales «incomprises» à Granby

ÉLECTIONS. Le premier magistrat sortant et candidat à la mairie Pascal Bonin a tenu à apporter certaines précisions quant à ses 24 pancartes électorales artistiques déployées aux quatre coins de Granby. Elles font, estime-t-il, l’objet d’incompréhension.

Si de nombreux citoyens saluent l’audace et l’originalité de cette campagne unique au Québec, d’autres décrient, notamment sur les réseaux sociaux, un manque de sérieux. M. Bonin est aussi bien au fait que le concept des affiches imaginées par Frank Ouellette, sur lesquelles il revêt un costume de superhéros, a généré sa part de commentaires négatifs, certains citoyens arguant, par exemple, que le candidat avait «un égo surdimensionné». Bien qu’il ait approuvé l’idée, le maire rappelle qu’elle est d’abord et avant tout le fruit de l’imagination d’un citoyen.

Faire fi des critiques

Le principal intéressé ne laisse pas les critiques le freiner. Il défend plutôt que les pancartes sont parvenues à faire rayonner Granby de façon humoristique sur le plan national, par exemple dans le cadre d’émissions comme Infoman et Mario Dumont. Pascal Bonin souligne également que la confection des œuvres a permis de redistribuer près de 14 000$ à des artistes de Granby. «Si c’était à refaire, je le referais sans hésiter, car en faisant cet appel d’offres, j’ai contribué à ma façon à redonner de l’argent à la communauté». Il explique d’ailleurs avoir entièrement assumé son idée. «Pour innover, il ne faut pas avoir peur de rater son coup. J’ai pris une énorme chance. Deux heures à peine avant la fin de l’appel de projets, je n’avais à peu près rien entre les mains. Mais j’y ai cru jusqu’au bout», se souvient-il.

Transformer des pancartes en nourriture

Pas question de jeter les pancartes à la poubelle le 6 novembre au matin. S’il obtient l’aval des créateurs ayant pris part au projet, Bonin souhaite qu’il culmine en une vente aux enchères des affiches afin d’amasser des fonds pour une cause qui lui tient à cœur. Le maire sortant aimerait que les sous ainsi amassés servent à l’achat de repas de l’organisme Partage Notre-Dame pour ceux qui en ont le plus besoin. «Mon rêve le plus ultime […] ce serait qu’on ramasse assez de monde pour acheter les pancartes, des industriels et des commerçants, et que les gens qui vont au Partage n’aient pas à payer de repas durant la semaine de Noël».

Rappelons qu’au total, l’initiative comprend huit concepts différents développés par six artisans.