Des technologistes médicales manifestent à Granby et Cowansville
SANTÉ. Plus de 35 personnes ont participé ce midi, à une manifestation devant le Centre hospitalier de Granby. Les manifestants étaient réunis afin de dénoncer le projet OPTILAB du gouvernement du Québec, qui vise à centraliser les examens de laboratoire à Sherbrooke. Celui-ci doit entrer en vigueur le 1er avril prochain.
L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) a décidé de mobiliser ses membres et réclame un moratoire sur ce projet. Même si les laboratoires de l’Estrie demeureront sous l’égide du CIUSSS de l’Estrie – CHUS, l’organisation est préoccupée par la question du transport.
«L’enjeu est au niveau de la qualité des tests réalisés. C’est primordial dans les prises de sang. Pour la température, les délais, la conservation, on doit être très précis. De déménager les analyses plusieurs fois par jour, on peut perdre la traçabilité des spécimens», explique la vice-présidente de l’exécutif local de l’APTS Haute-Yamaska, Isabelle Mantha.
Les analyses dites urgentes vont demeurer à Granby alors que celles jugées moins urgentes seront transférées vers Sherbrooke.
L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux souligne que plus un échantillon se déplace, plus il y a un risque de l’endommager.
«Les conditions hivernales comme la semaine dernière avec la tempête nous ont montré que si des transporteurs devaient faire le lien entre Granby et Sherbrooke, ça aurait causé des soucis et nous aurions possiblement dû reprendre les examens», ajoute Mme Mantha.
Des pertes d’emplois à prévoir
Le répondant politique pour l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux, Emmanuel Breton, est catégorique, l’arrivée d’OPTILAB entraînera des pertes d’emplois dans la région.
«Dans un premier temps, de nombreux emplois risquent d’être transférés à Sherbrooke. Pour la région de l’Estrie, on parle de 50 postes à temps complet qui seront éliminés à terme. À Granby, c’est la région de l’Estrie la plus touchée. 27 personnes risquent de prendre leurs emplois», souligne M. Breton.
Dossier judiciaire
L’APTS est actuellement en bataille judiciaire avec le gouvernement Couillard. Le dossier a été présenté devant le tribunal administratif du travail et les technologistes médicales espèrent recevoir une réponse sous peu.
«On a décidé d’engager un processus juridique puisqu’on ne se sent pas entendus. Les plaidoiries des deux parties ont été présentées. La juge a pris le tout en délibéré. Elle a 90 jours pour rendre un jugement. On aimerait une réponse avant le 1er avril afin que le projet OPTILAB soit mis sur la glace», ajoute Emmanuel Breton.
Dans sa bataille contre OPTILAB, l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux a reçu l’appui de 20 000 signataires dans le cadre d’une pétition, de plusieurs médecins spécialistes et plus d’une centaine de municipalités et de MRC.
Plusieurs manifestations avaient lieu un peu partout au Québec aujourd’hui, dont une devant l’hôpital de Cowansville.