Développement de la rue de Verchères: des citoyens en rajoutent
MUNICIPAL. Accessible au public pour la première fois depuis plusieurs mois en raison de la pandémie, la dernière séance du conseil municipal a été le théâtre de plusieurs échanges houleux entre de futurs résidents de la rue de Verchères et le maire Pascal Bonin. Ces derniers ont dénoncé leur mécontentement quant à la bande de protection qui limite leur projet, le manque d’«équité» et l’emplacement de la ligne électrique.
Représentant les acheteurs des lots de la rue de Verchères, l’agente immobilière Tiffany Howard a été la première à s’exprimer au micro sur ce dossier.
«On m’a mandaté de vendre ces terrains-là, a-t-elle souligné. Je suis ici pour vous poser une question. J’ai un devoir de vérification. […] Je ne suis pas capable d’expliquer une bande de protection en arrière-lot ni d’expliquer pourquoi il y a une ligne électrique qui va partir du centre du lot. C’est évident qu’il y a une partie de ces lots-là qui sont non constructibles. Donc, ma question est vraiment simple: pourquoi une bande de protection?»
Le maire de Granby, Pascal Bonin, a rappelé que la bande de protection fait suite à un consensus entre la Ville et le promoteur Michel Duchesneau pour permettre le développement tout en assurant la tranquillité des citoyens.
«J’ai de la misère à comprendre qu’un promoteur envoie quelqu’un au conseil municipal poser une question sur une entente qu’il a lui-même signée, a expliqué le premier magistrat. J’ai énormément de difficulté avec ça. Je connais comment ça marche, mais je connais aussi quand on m’envoie un pigeon voyageur pour me poser une question de ce type-là, je ne mords pas à l’hameçon, vous connaissez la réponse.»
Incompréhension
Parmi les citoyens qui s’étaient déplacés à l’hôtel de ville, d’autres n’ont pas hésité à partager leur incompréhension dans le dossier.
«Quand on constate que la ligne électrique passe au-dessus des patios, des piscines et des aires de jeu des enfants, je pense que personne ne veut ça pour sa famille, a relaté Daniel Fontaine, de Montréal, qui compte s’installer dans la région. […] J’ai la chance de pouvoir me construire. La ligne électrique ne me dérangera pas trop. Je ne veux pas habiter une rue où il va y avoir des lampadaires, de l’asphalte, mais pas de citoyens parce que ce n’est pas vendable. Je ne voudrais pas que ce soit une rue fantôme, j’ai ma fierté quand même. […] Ce qu’on veut, c’est juste l’équité.»
Un autre citoyen de Granby a reproché au maire son manque d’ouverture.
«Ce que je comprends ce soir, vous êtes bloqué, je n’ai jamais vu ça une ligne électrique [passer] dans le milieu d’un terrain, a dénoncé Michel Dubé. Vous allez me dire l’entente. Laissez faire l’entente. Ça n’a pas de sens. Vous voulez amener des investissements à Granby. Moi, j’étais prêt à bâtir, ma fille était prête à bâtir. Là, ce qu’on va faire, on va aller les bâtir ailleurs. Il n’y en a pas de beau développement comme ça dans la ville de Granby. Il n’y en a pas un autre que j’irais rester dedans. Vous avez toujours mis des bâtons dans les roues, c’était pour un bel investissement.»
Pour le premier magistrat, pas question de déroger de l’entente signée même si ça en déplaît plus d’un.
«L’entente, elle est signée, a-t-il insisté. Dieu seul sait que ce n’est pas facile de la faire respecter. […] Tant que je vais être assis ici, c’est ça qu’on va respecter. Je ne dérogerai pas de ça. […] Je comprends que la restriction ne peut pas plaire, mais elle découle d’une longue bataille pour des citoyens.»
Dossier politique
Le maire Pascal Bonin a qualifié la situation du développement de la rue des Verchères de «dossier des élections» et il a reproché le «manque de classe» du promoteur Michel Duchesneau.
«Ce que je vois, c’est quelqu’un qui cherche la chicane, qui veut la chicane parce que ça le médiatise, a commenté le principal intéressé. J’ai trouvé ce soir que, honnêtement, c’était pathétique. Si M. Duchesneau veut se présenter à la mairie, je n’ai aucun problème avec ça, mais de de prendre la chair à canon et [de m’envoyer] des citoyens et des acheteurs […], ça démontre très peu de classe de sa part. […] C’est toujours la même personne. Moi, je ne cherche pas la chicane. C’est tout ce que j’ai à dire.»