Dossier de l’oeuvre d’Alfred Pellan: «On n’a pas dit notre dernier mot»_Richard Racine
COMMUNAUTÉ. La mosaïque d’Alfred Pellan exposé sur l’édifice du 142, rue Dufferin, à Granby, n’a finalement pas été adjugée. Mise aux enchères, samedi dernier, par la firme Iegor à la demande de la Ville de Granby, l’oeuvre de l’artiste québécois n’a suscité aucun intérêt de la part d’acheteurs potentiels. Une fin de scénario prévisible, soutient Richard Racine, du comité Ma Ville, Mon Patrimoine.
«Est-ce que je suis surpris que l’œuvre de Pellan n’ait pas été vendue? La réponse, c’est non. Habituellement, dans les cas comme ça, les collectionneurs n’aiment pas s’immiscer dans une vente où il y a du brouhaha. Quand ça brasse un peu trop, ces gens-là ne veulent pas être à l’avant-scène», mentionne Richard Racine.
«Et deuxièmement, tu n’annonces pas la vente d’une œuvre d’art en disant: les troubles qu’on ne veut pas avoir, c’est toi qui vas les payer si tu veux l’avoir (la murale). Dans ce cas-là, aussi bien de dire qu’on ne veut pas la vendre», manifeste le membre du comité Ma Ville, Mon Patrimoine.
Selon la Presse Canadienne, le prix de départ de la murale de Saint-Patrick réalisée par Pellan et son complice Claude Théberge en 1958 a démarré à 5000 $, mais en vain. La mosaïque a donc été retirée des enchères.
«Moi, on m’a toujours dit de ne pas m’inquiéter, car les acheteurs intéressés sont là. Eh bien non. La preuve, elle n’est pas vendue», commente Richard Racine.
Rappelons que les bureaux de la MRC de La Haute-Yamaska où l’on retrouve le Saint-Patrick de Pellan, feront prochainement l’objet d’une démolition. La Ville, en collaboration avec la MRC, projette d’y ériger un nouveau bâtiment municipal.
«En n’ayant pas d’acquéreur (pour la murale), si on suit le raisonnement de la Ville, on va la mettre aux poubelles puisqu’elle fait partie de la bâtisse. Je trouve que le dossier n’est pas tout à fait clair encore et il y a beaucoup de réponses qui ne sont pas données», estime M. Racine.
Impliqués dans la sauvegarde de la mosaïque, Richard Racine et les autres membres de Ma Ville, Mon Patrimoine n’entendent pas lâcher le morceau.
«On continue d’être aux aguets et on n’a pas dit notre dernier mot», conclut M. Racine.