Dossier des Pitbulls: des maires de la région réagissent

ANIMAUX. Le dossier des pitbulls fait couler beaucoup d’encre au Québec ces derniers jours. Plus tôt cette semaine, la Ville de Brossard a annoncé son intention de bannir les pitbulls sur son territoire. Granby Express a voulu prendre le pouls des municipalités environnantes par rapport à ce dossier chaud dans l’actualité.

Le maire de Granby, Pascal Bonin, souhaite prendre un temps de recul dans le dossier des pitbulls avant de faire quoi que ce soit. Selon lui, la décision du maire de Québec, Régis Labeaume, de bannir ce type de chien dès janvier 2017, est pour le moins prématurée.

«Le problème est plus large que ça. Actuellement, le gouvernement du Québec regarde le dossier de près. On va voir dans quelle direction ça va aller et nous prendrons une décision après ça», indique le maire.

Pascal Bonin souligne que dans sa ville, l’animal doit être attaché en tout temps lorsque les gens circulent avec.

«Bien que le chien peut être très docile et tout, ça reste que c’est un animal», ajoute-t-il.

Le maire note que c’est le Service de police de Granby qui s’occupe des dossiers des chiens agressifs. Selon le premier magistrat, deux attaques de chien seraient survenues en moyenne annuellement, ces dernières années à Granby.

Un règlement plus large à Waterloo

La municipalité de Waterloo a déjà statué sur un règlement municipal à propos des animaux dangereux. Ce règlement est en place depuis 2004. Pour le maire de l’endroit, Pascal Russell, la règlementation ne cible pas qu’une espèce de chien en particulier.

«J’ai déjà vu des pitbulls gentils comme tout et d’autres que je ne m’en approcherais même pas. C’est la même chose pour des bergers allemands, des dobermans, etc. Certaines bêtes sont calmes, alors que d’autres sont plus agressives», soutient le premier magistrat.

M. Russell affirme que dès qu’un animal constitue une nuisance, il y a des sanctions. À Waterloo, une personne physique reçoit un constat de 200$ et le montant est de 100$ pour une personne morale.

«Dès qu’il y a un signe d’agressivité, qu’un chien grogne, qu’il agit de manière à insécuriser une personne ou un groupe d’individus, qu’il sort ses crocs et qu’il aboie de façon méchante, la municipalité intervient», note le maire.

«Dès qu’il y a quelque chose, notre inspecteur est averti et s’il doit intervenir, il intervient. Si des sanctions doivent être données, on va les donner», ajoute-t-il.

La règlementation waterloise prévoit aussi que tous les chiens doivent être attachés avec une laisse et que celle-ci doit avoir une longueur maximale de trois mètres.

Pascal Russell affirme que deux histoires judiciaires impliquant des arrondissements de la Ville de Montréal avaient aidé le conseil municipal de l’époque en 2004 à aller de l’avant avec un tel règlement.

«Pour le moment, nous avons ce règlement municipal. Je ne pense pas que nous allons imiter la Ville de Brossard et bannir les pitbulls», conclut le maire de Waterloo.

Bromont a un nouveau règlement depuis cette année

La Ville de Bromont a un règlement similaire à celui de Waterloo. Modifié en avril dernier, le règlement a introduit la notion «d’animaux dangereux» plutôt que d’identifier une race ou un type de chien en particulier comme le pitbull.

«Un animal est considéré dangereux s’il n’obtempère pas aux ordres répétés de son propriétaire ou de toute personne qui en a la garde et qui démontre un comportement agressif, s’il manifeste de l’agressivité à l’endroit d’une personne en grondant ou en montrant les crocs ou s’il mord ou tente de mordre ou s’il attaque une personne ou un autre animal», note la municipalité de Bromont par voie de communiqué.

C’est le Service de police de l’endroit qui a la responsabilité d’appliquer ce règlement.

«Lorsqu’un comportement agressif est signalé, un policier se rend sur place afin de vérifier la situation. Différentes mesures sont prévues au règlement en question. La Ville peut demander que l’animal soit stérilisé, qu’il soit vacciné contre la rage, qu’il fasse l’objet d’une surveillance par micro puce ou qu’il porte une muselière», indique Catherine Page, responsable des communications à la Ville de Bromont.

Les autorités municipales tiennent à rappeler que le gardien d’un animal domestique se trouvant hors des limites de sa propriété doit le maintenir en laisse en assurant un contrôle et une surveillance en tout temps, sauf au parc canin.

Cowansville se penche sur la question

Du côté de la municipalité de Cowansville, des pourparlers sont en cours afin de réviser la présente règlementation. Selon le maire, Arthur Fauteux, la délicate question sera abordée lors d’une rencontre avec le conseil municipal. Par contre, aucune résolution n’est prévue à la suite de cette-ci.

«Il faut prendre le temps d’évaluer correctement les options possibles. Je suis d’accord avec ce que souhaite faire le gouvernement et la mise en place d’un règlement national. On va colliger certaines informations afin de se donner la meilleure règlementation possible», affirme le maire de Cowansville.

Québec pourrait imiter l’Ontario

Pour sa part, le gouvernement de Philippe Couillard suivrait «probablement» l’exemple de l’Ontario en interdisant les chiens pitbulls. Lors d’un point de presse ayant lieu hier, le premier ministre a souligné qu’il voulait prendre l’été et le début de l’automne pour réfléchir à la question, en compagnie des municipalités, qui peuvent également légiférer en la matière.

Rappelons que la question du pitbull est dans l’actualité depuis la mort tragique d’une femme le 8 juin dernier, attaquée par un chien de cette race, dans un quartier de Montréal.