Entre 2018 et 2022: le temps supplémentaire a coûté près de 5,9 M$ à la Ville de Granby

MUNICIPAL. Alors que des villes voient les heures supplémentaires réalisées par leurs employés municipaux grimper en flèche, la situation est au beau fixe à la Ville de Granby. Entre 2018 et 2022, en plus de leurs heures habituelles, les fonctionnaires granbyens ont facturé près de 160 000 heures supplémentaires; ce qui représente une addition totale de 5 884 354,57 $, selon des données obtenues par la Loi d’accès à l’information.

Depuis 2018, la facture totale pour le temps supplémentaire chez les employés municipaux (cadres, cols blancs, cols bleus, policiers et pompiers) a coûté un peu plus de 1,176 M$ par année en moyenne à la Ville de Granby d’après un document consulté par le GranbyExpress.

Les années les plus onéreuses à ce chapitre ont été en 2019 avec une dépense de 1 257 034, 99 $ en 2019 (33 737,18 heures) et de 1 286 823 $ en 2022 (32 745,07 heures).

Parmi les travailleurs municipaux, les 66 pompiers (moyenne de 77 heures par année) et les 77 cadres (moyenne de 27 heures par année) ont été les moins appelés à faire des heures supplémentaires en cinq ans.

Des services essentiels

Sans grande surprise, le recours aux heures de travail supplémentaires a touché principalement les policiers et les cols bleus. Les 100 représentants de l’ordre ont cumulé 47 932 heures entre 2018 et 2022, soit une moyenne de 9586 heures par année-. Une facture qui s’est élevée à 2,3 M$ pour cette période.

Aux Travaux publics, les cols bleus de Granby ont aussi été appelés en renfort lorsque des situations l’exigeaient. Les 115 employés de ce département ont réalisé en moyenne 112 heures supplémentaires chacun au cours de la période analysée par le journal. En cinq ans, la facture s’est chiffrée à environ 2 M$.

«Ce sont deux services qui offrent des services essentiels à la population. Ils (policiers et cols bleus) doivent être disponibles pour répondre à toutes sortes de situations imprévues qui peuvent se dérouler en dehors des heures de travail régulières», explique la directrice des ressources humaines à la Ville de Granby, Mélanie Pigeon.

Les opérations de déneigement, des travaux d’urgence sur une conduite d’eau, des tempêtes de vent, des bris d’équipement et la tenu d’événements spéciaux sont quelques exemples de situation qui obligent parfois les Travaux publics à recourir aux temps supplémentaires, rappelle Mme Pigeon en entrevue. «L’un des gros morceaux est attribuable au déneigement. On a des équipes de nuit, mais malgré tout, les tempêtes surviennent souvent en dehors des heures régulières ou qui vont demander à effectuer plus d’heures de la part de nos employés.»

Même réalité chez les policiers et les policières en raison de leur mission quotidienne. Or, contrairement à d’autres organisations policières, le temps supplémentaire obligatoire (TSO) ne fait pas partie des us et coutumes au Service de police de Granby.

«C’est un grand souci que nous avons de ne pas augmenter le nombre d’heures supplémentaires. De notre côté, on essaie de prévoir des équipes qui sont flexibles au niveau de l’horaire et des tâches de travail pour qu’on puisse limiter l’attribution du temps supplémentaire», indique Mme Pigeon. Selon la directrice des ressources humaines à la Ville de Granby, les données sur le temps supplémentaire des cinq dernières années se maintiennent dans le temps malgré quelques variations de chiffres. Un constat qui laisse présager une saine gestion, conclut-elle.