Eva officiellement lancée à Montréal

TECHNOLOGIE. L’application de covoiturage Eva, cofondée par le Granbyen Dardan Isufi et le Saguenéen Raphaël Gaudreault,  a officiellement été lancée  lundi matin partout sur l’île de Montréal. Elle compétitionnera maintenant  aux côtés d’Uber, qui avait jusqu’alors le monopole.

Même si déjà plusieurs personnes utilisaient Eva et commandaient des courses dans les dernières semaines, les cofondateurs tenaient à ce que le projet soit lancé de manière progressive à Montréal afin de le peaufiner et d’améliorer certaines de ses fonctionnalités.

«On désire roder la technologie, avait expliqué plus tôt le chef d’orchestre opérationnel d’Eva, Dardan Isufi. On va pouvoir effectuer l’annonce médiatique quand on va se sentir prêts, tant au niveau opérationnel que technologique.»

Maintenant que le lancement est fait, M. Isufi se réjouit  de l’implication des membres conducteurs, lesquels offrent des cours et expliquent aux nouveaux membres passagers le fonctionnement de l’application.

« On est très fier de nos membres conducteurs. Ils se connectent sur l’application dès qu’ils le peuvent. Ils participent vraiment au développement de l’application dans une perspective d’ouverture et de compréhension.»

Aller de l’avant

Le projet d’Eva n’a pas reçu de bâton dans les roues, et ce, malgré le récent conflit impliquant l’industrie du taxi. «On est sensibles à la cause du taxi, avait commenté en avril M. Isufi. Il ne faut pas favoriser l’innovation sociale en sacrifiant la justice sociale. On est d’avis que toute transition doit se faire de manière juste, équitable et inclusive pour tous les partis concernés.»

Par son application, Eva souhaite proposer une alternative qui est socialement acceptable en covoiturage, mais qui offre une expérience client supérieure à la compétition. (Photo: Granby Express-Éric Patenaude)

Selon le Granbyen, l’industrie du taxi est l’une des plus vieilles n’ayant pas changé au Québec et c’est pourquoi il est nécessaire de favoriser l’innovation d’ici parce qu’«on va être contraint de subir l’innovation d’ailleurs.»

«Il ne faut pas sacrifier la justice sociale. Un équilibre peut se trouver. Toute transition est corollaire d’inconfort et en ce moment; c’est sûr que ces personnes vivent un inconfort. Chacun tire la couverte de son côté. Peut-être que [le projet de loi 17] aurait pu être apporté de manière plus habile sur l’aspect humain.»

«Présentement, on[le Québec] a du retard et on doit aller de l’avant. Quand une société bloque sa propre innovation, c’est qu’elle est vouée à l’échec.»

Par son application, Eva souhaite proposer une alternative qui est socialement acceptable, mais qui offre une expérience client supérieure à la compétition. «C’est un modèle qui allie le coopérativisme et la décentralisation dans le but d’offrir une expérience d’utilisation pour de la mobilité supérieure qui soit équitable, durable et sécuritaire.»

Sur la bonne direction

L’application Eva peut compter sur la collaboration de ses membres conducteurs et de ses membres passagers pour connaître leur niveau de satisfaction. «On sent vraiment qu’on est sur la bonne direction», a indiqué Dardan Isufi.

«On est très heureux de pouvoir officiellement dire qu’Eva roule à Montréal et qu’il est maintenant possible de commander un Eva. C’est une nouvelle route qui se pave devant nous. Une route qui va être parsemée d’obstacles, de nids de poule et de nids de dinosaure. C’est sûr qu’il va y avoir des défis et des problèmes; c’est propre à l’innovation. Mais on est très excités et on a très hâte.»

Eva regroupe plus de 5 000 membres passagers et plus de 400 membres conducteurs. Rappelons qu’à chaque course effectuée, Eva empochera 15 % contre 25 % pour Uber, une part qui sera réinvestie dans la coopérative enregistrée localement.