Fermeture de Bonne boîte bonne bouffe

SOCIÉTÉ. Le service Bonne boîte bonne bouffe (BBBB) qui consistait à vendre des fruits et des légumes à bon prix à une clientèle à faible revenu cesse ses activités. Ce sont des centaines d’usagers en Haute-Yamaska qui sont touchés par cette fermeture.

Depuis 2007, BBBB a permis à 60 000 personnes de manger des fruits et des légumes à juste prix, et ce, à travers un réseau de 128 points de services.

Quatre points de services se retrouvaient en Haute-Yamaska depuis mai 2015. Le Groupe Actions Solutions Pauvreté (GASP) qui coordonnait le service en Haute-Yamaska, informe que, localement, BBBB a généré des économies de plus de 27 000$ et que plus de 3500 paniers ont été distribués.

Nicolas Luppens, coordonnateur du GASP et du service en Haute-Yamaska, estime à 430 le nombre de bénéficiaires de la région. «Il s’agit d’une perte importante de service pour les gens plus démunis de notre région, mais également pour les partenaires locaux qui se sont mobilisés sur ce projet de solidarité alimentaire», indique M. Luppens.

Selon lui, la clientèle moins nantie réduira sa consommation de fruits et de légumes. «Les gens qui n’ont pas accès aux banques alimentaires vont probablement consommer une quantité moins importante et moins diversifiée de fruits et de légumes frais, un déterminant important de la santé», précise-t-il.

Contraintes économiques
Un manque de fonds semble avoir eu raison de Bonne boîte bonne bouffe. Sur le site Web de BBBB, la directrice générale, Catherine Boyer, informe par le biais d’une lettre publiée le 31 août que «compte-tenu des circonstances actuelles et des contraintes économiques, BBBB ne peut poursuivre sa mission de base […]. L’arrêt temporaire cet été était nécessaire pour stopper l’hémorragie afin de ne pas accroître inutilement la dette. Nous pensions pouvoir être en mesure de trouver du financement pour assurer la pérennité à long terme de l’organisme, mais malheureusement ce ne fut pas le cas.»

Nicolas Luppens affirme que le projet fonctionnait pourtant très bien. «Sans connaître tous les détails du processus ayant mené à la fermeture, il nous apparaît aberrant qu’aucune aide gouvernementale n’ait été octroyée afin de prolonger ce projet d’aide concret alors que des sommes beaucoup plus importantes sont consacrées à la promotion des saines habitudes de vie en milieu défavorisé.»

Ce dernier croit que le manque à gagner se situe entre 200 000$ et 250 000$. Il note que cela représenterait un investissement d’environ 40 cents par bénéficiaire par année ou de moins d’un sou par client par livraison.

Cela dit, Nicolas Luppens laisse entrevoir une lueur d’espoir en affirmant vouloir faire émerger un regroupement d’achats collectifs du même genre. «Pour cela, il faudra toutefois trouver du financement», avance le coordonnateur.

Déception
Johanne Côté était cliente de BBBB depuis plus d’un an et elle affirme être déçue de sa fermeture. Cette dernière affirme que le service lui permettait de manger des fruits et des légumes de bonne qualité durant la saison hivernale et l’aidait dans ses finances. «J’étais seule et je voyais un impact. Imaginez-une famille qui l’utilisait! Ça ne sera pas facile pour elles et ce que j’entends c’est qu’elles sont très déçues aussi», précise celle qui faisait du bénévolat pour BBBB.  

«Chaque fois on avait une surprise dans notre boite, ajoute-t-elle. J’ai pu découvrir le kale. Il y avait également une recette pour nous montrer comment l’utiliser. C’était très bien. Il y avait un côté éducatif.»