Financement des services policiers: Granby veut sa juste part

SÉCURITÉ PUBLIQUE. Granby part en croisade, aux côtés de Saint-Jérôme et de Saint-Jean-sur-Richelieu, en quête d’une équité de la part de Québec quant au financement de ses services policiers.

Le dossier n’a rien de nouveau, admet le maire, Pascal Bonin, qui parle de «vieux débat». Toutefois, «il est temps que ça cesse», ajoute le premier magistrat. Les élus de Granby ont en ce sens entériné une résolution, lors de la séance régulière du 5 mars dernier. Ils demandent à ce que Granby, à l’instar de ses deux consœurs desservies par un service de police municipal et comptant de 50 000 à 100 000 habitants, reçoive un traitement équitable du provincial.

Les trois villes sont les seules au Québec à bénéficier d’un service de police classé «niveau 1» et à ne pas pouvoir compter sur de l’aide gouvernementale. En ce sens, elles revendiquent une juste compensation.

Le nœud du problème, plaide M. Bonin, est que les Granbyens payent l’entièreté de la facture pour le Service de police de Granby (SPG) en plus de contribuer, par le biais de leurs impôts provinciaux, au Fonds des services de police (FSP) qui soutient les municipalités desservies par la Sûreté du Québec (SQ). «Autrement dit, on paye pour les autres, mais en plus pour nous autres», résume M. Bonin.

Notons que les 1041 municipalités bénéficiant de la desserte de la SQ acquittent 53 % de leur facture, tandis que le FSP subventionne la balance, soit 47 %. Avant les Fêtes, le gouvernement du Québec leur a accordé une aide financière de 22,8 M$ venant s’ajouter à cette subvention de base. Ce soutien supplémentaire découlait d’une nouvelle facturation reliée à la signature de la convention collective des agents de la paix, valide de 2015 à 2022.
Précisons que Pascal Bonin n’entend pas lâcher le morceau. Il compte rencontrer le ministre de la Sécurité publique, Martin Coiteux, afin de lui faire valoir que cette injustice n’a pas lieu d’être. L’élu prévoit aussi éventuellement tenir une conférence de presse à ce sujet.

La SPG salue l’initiative

Le directeur du SPG, Marco Beauregard, salue la prise de position de la Ville. Celui-ci estime que le problème de longue date se devait d’être enfin adressé. Ce dernier espère désormais que d’autres villes se joindront au front commun. «Est-ce normal que le citoyen contribue de façon quelconque à financer le service policier de base dans des municipalités comparables comme Drummondville, Saint-Hyacinthe ou Sorel-Tracy? La réponse, bien entendu, c’est non», note-t-il.

Le budget annuel du SPG s’élève à environ 18 M$. La brigade compte 78 policiers permanents ainsi que 25 surnuméraires.