Granby: moins d’une semaine avant la fermeture du parc Saint-Antoine-de-Padoue

ITINÉRANCE. À moins d’une semaine de la fermeture du parc Saint-Antoine-de-Padoue, les autorités concernées s’activent pour relocaliser les personnes itinérantes ayant élu domicile à ce lieu. Ces actions s’inscrivent dans le cadre du plan d’action réalisé par la Ville de Granby en concertation avec différents organismes communautaires et intervenants comme le CIUSSS de l’Estrie-CHUS et le Groupe Action Solution Pauvreté (GASP).

Le plan ‘’humain » et concerté accompagnera les personnes itinérantes installées au parc Saint-Antoine-de-Padoue, pour que celles-ci se préparent à l’arrivée du temps froid de l’hiver. En plus du GASP et d’Impact de Rue, le plan de la Ville a notamment été bâti avec l’aide du Partage Notre-Dame, Le Passant, Entr’elles et l’Office d’Habitation Haute-Yamaska Rouville.

 

Des personnes sans-abri avaient élu domicile dans ce parc depuis le début de l’été. Présenté comme un « lieu de tolérance », le parc a été l’option privilégiée par les autorités et organismes communautaires qui ont préféré cette alternative au fait de voir ces personnes errer sans stabilité. « Le parc de tolérance était là pour amener des personnes de la rue dans un endroit où ils ne subiront pas de préjudice. Et même si c’est des personnes en situation d’itinérance, ça reste tout de même des humains », a mentionné Steve Bouthillier, directeur de la maison d’hébergement Le Passant.

 

Les différents organismes accueillent ce plan comme une bonne nouvelle, alors que leur situation ne cesse de se compliquer depuis deux ans dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre et de sous-financement. « C’est certain que pour nous c’est une bonne nouvelle. Nous avons un plan élaboré de notre côté, mais le plan bâti par la Ville et les organismes communautaires vient compléter l’approche et offre plusieurs autres options aux femmes. Ça va être plus facile pour elles de venir se réchauffer et même dormir chez nous, car il n’y aura pas tout le gros côté administratif », a expliqué Maude Veilleux, adjointe clinique au Centre de femmes Entr’elles. 

 

« Tout le monde a le loisir d’avoir son petit paradis quelque part dans la vie, il faut juste trouver le temps de le trouver et tout le monde le mérite », a confié le directeur du Passant.

 

Concernant la pérennité du projet, la Ville informe que le « projet pilote du lieu de tolérance » du parc Saint-Antoine-de-Padoue sera évalué par le comité de la Ville, qui reviendra dans les prochains mois pour dévoiler un plan pour l’été 2023.

 

Ce que prévoit le plan

 

La première étape du plan s’est déroulée dans la semaine du 17 octobre. En effet, la travailleuse sociale du Service de police de Granby a visité le campement au parc afin de rencontrer et d’informer les personnes itinérantes de la fin du projet pilote du lieu de tolérance. L’équipe du CIUSSS a également visité le camp de fortune pour entrer en contact avec les personnes en situation d’itinérance et évaluer leurs besoins en matière d’accompagnement. La troisième étape s’est déployé la semaine dernière, moment choisi par le comité d’action de la Ville pour évaluer les options pour la relocalisation des sans-abris. Des solutions comme un hébergement à bas seuil, chez des proches ou dans d’autres ressources régionales ont été évaluées.

Par ailleurs, le service de Halte-chaleur doit ouvrir au cours de la semaine du 31 octobre. Un travail d’accompagnement sera également réalisé auprès des personnes itinérantes pour les rediriger vers les meilleures ressources. Le service de Halte-chaleur sera assuré par Le Partage Notre-Dame, Le Passant et le Centre Entr’elles et sera offert sept jours sur sept. « On a vu qu’il y’avait un besoin au niveau de la population, mais l’objectif était de rendre disponible la halte la fin de semaine. Mais étant aux prises avec les problèmes de pénurie de main-d’œuvre comme partout, le défi était de voir comment réaliser le projet avec différents partenaires », a relaté M. Bouthillier.

 

Finalement, l’accès au parc sera fermé pour l’hiver dans la semaine du 7 novembre. Cette étape sera réalisée conjointement avec le CIUSSS de l’Estrie-CHUS, le Service de police et le Service des travaux publics.

 

À noter que malgré la crainte de certains résidents du secteur, aucun incident majeur n’a été rapporté au parc Saint-Antoine-de-Padoue. « Les policiers ont été très présents sur le terrain et notre travailleuse sociale était là pour amener un côté humain aux interventions policières. Il y a eu une trentaine d’interventions (…). Sommes toutes, les interventions étaient très positives au parc, peu de constats d’infractions ont été donnés parce que ce n’était pas notre première approche. On souhaitait que l’approche soit la plus humaine possible et d’éviter la répression », a déclaré Caroline Garand, capitaine à la sécurité des milieux et relations communautaires au Service de police de Granby.