Granby: Le Passant récupère dix lits perdus
ITINÉRANCE. La Maison d’hébergement pour personnes en difficulté Le Passant de Granby pourra, grâce à une enveloppe supplémentaire attribuée par Ottawa, rouvrir sa section de 10 lits fermée en 2015, et ce, pour toute la prochaine année.
L’organisme recevra une somme d’un peu plus de 103 000 $, qui vient s’ajouter à un montant d’environ 112 500 $ accordé préalablement par le fédéral en 2017 via la Stratégie de partenariat pour la lutte contre l’itinérance. C’est précisément la perte de cette subvention qui avait forcé les fermetures de places il y a deux ans, au moment où les conservateurs étaient au pouvoir.
La somme permettra de financer quelque 100 heures supplémentaires d’intervention par semaine auprès des hommes vivant en situation précaire en termes d’hébergement, et donc d’en accueillir davantage. «Ces sommes permettent de pouvoir accompagner les gens jusqu’à ce que leur situation se soit stabilisée et qu’ils puissent voler de leurs propres ailes, mais aussi de répondre plus ponctuellement aux gens», explique le directeur général de la maison d’hébergement temporaire, Steve Bouthillier.
Ce coup de pouce est le bienvenu, admet-il, le portrait de l’itinérance étant bien loin de s’améliorer sur le territoire: «Il y a un effritement social qui fait que les gens sont de plus en plus vulnérables, de plus en plus désorganisés.[…] Ça fait 18 ans que je suis ici, et le travail s’est alourdi. On a besoin d’accompagner davantage (les gens) dans leurs multiproblématiques».
Le nombre de lits disponibles passe de 18 à 28. M. Bouthillier estime qu’environ 750 hommes de plus pourront bénéficier des services du centre d’hébergement de la rue Horner, que l’on parle de nouveaux usagers ou de personnes qui y ont déjà eu recours.
L’octroi a été annoncé lundi matin en conférence de presse par le député de Shefford, Pierre Breton. Ce dernier a rappelé que son gouvernement entend injecter 2,2 milliards $ au cours des dix prochaines années pour prolonger le financement de la Stratégie de partenariat pour la lutte contre l’itinérance. «D’ici 2022, nous aurons doublé les montants de la lutte contre l’itinérance depuis que nous sommes arrivés en poste en 2015. Ce sont de bonnes nouvelles», a fait valoir l’élu.
Enthousiasme au GASP
Le coordonnateur du Groupe Actions Solutions Pauvreté (GASP), Nicolas Luppens, a salué la contribution gouvernementale. «C’est une ressource qui est indispensable sur le territoire pour intervenir auprès des personnes qui sont en situation d’itinérance, que ce soit une itinérance ponctuelle, cyclique ou chronique. On est capable de rejoindre des personnes qui sont dans des situations différentes», plaide-t-il. Ce dernier rappelle que la perte de lits, en 2015, avait été «un coup dur pour le milieu». M. Luppens estime qu’un réel changement de ton est arrivé suite à l’élection des Libéraux de Justin Trudeau.