Granby veut courtiser les commerçants avec de nouveaux incitatifs financiers

ÉCONOMIE. Granby sort le grand jeu pour attirer des commerçants. La Ville compte déployer plusieurs incitatifs financiers afin de persuader des entrepreneurs à s’établir sur son territoire et notamment contribuer à la revitalisation de son centre-ville.

Après l’annonce, en avril, du choix d’un corridor actif saisonnier prévu sur la Principale entre les intersections Dufferin et Saint-Hubert, voilà que le dossier du réaménagement du cœur de Granby a refait surface au conseil municipal, lundi soir. En séance régulière, les élus ont lancé le processus visant à ce que trois nouveaux incitatifs voient le jour.

Reprenant une recette qui a récolté un vif succès à Trois-Rivières, le maire Pascal Bonin avoue que Granby n’a pas réinventé la roue. Un premier coup de pouce se présentera sous la forme d’une subvention octroyée pour une nouvelle location de l’un des locaux inoccupés de la rue Principale, et ce, en fonction de sa superficie.

«Il faut que les gens aient un bail de trois ans. La première année est subventionnée à 100 %, mais versée sur trois ans», précise Me Catherine Bouchard, directrice des Services juridiques et greffière. L’aide maximale est fixée à 12 $ par pied carré pour un montant total de 30 000 $ par commerce.

Notons que l’enveloppe de cette initiative contient 300 000 $ et que le programme se termine le 30 juin 2021. Environ 14 % des locaux de la rue Principale sont actuellement vacants dans la portion centre-ville, c’est-à-dire entre Mountain et Laval.

L’idée d’une telle aide financière faisait d’ailleurs partie des idées présentées par l’actuel maire  Pascal Bonin durant la dernière campagne électorale. «Oui, mais c’est une affaire de conseil et non pas l’affaire d’un maire. Je pense que le conseil prend des moyens que je qualifierais d’agressifs pour revitaliser le centre-ville», fait valoir le premier magistrat.

Un crédit de taxes aux nouvelles constructions et aux agrandissements sera aussi offert. Une amélioration qui contribuera à l’augmentation d’au moins 10 000 $ de la valeur de l’évaluation d’un immeuble du centre-ville, qu’il soit résidentiel ou commercial, pourra donner accès à cette nouvelle mesure. «Ça va attirer de nouveaux commerçants, mais ce sera aussi profitable pour les commerces existants. Ça va amener un nouvel achalandage», défend le premier magistrat.

Alors que le centre-ville bénéficiait déjà d’une baisse de 25 % comparativement au reste du territoire, la Ville a choisi d’abaisser l’exigence de dix cases additionnelles. «Juste avec cette réglementation-là, il pourrait y avoir plus de trois commerces qui pourraient s’installer rapidement, ils attendaient après nous», explique M. Bonin, confiant.

Séduire un hôtelier

Alors que le projet de voir une chaîne hôtelière s’implanter à Granby est dans les cartons depuis fort longtemps, la Ville prend les grands moyens pour élargir son offre d’hébergement le plus rapidement possible. «Pour 2,2 millions de touristes (par année), on a 176 chambres, ça donne une idée […]», fait valoir M. Bonin, qui considère l’offre restreinte comme une lacune importante.

Granby offrira un crédit de taxes de cinq ans au promoteur d’hôtel de plus de trois étages ou de centre de congrès qui s’établira dans le secteur des galeries. «Ça doit apporter une plus-value d’au moins 100 000 $, soit par un nouveau projet ou un agrandissement d’un bâtiment existant», précise Me Bouchard. En ce sens, l’Hôtel Castel & Spa Confort, qui se situe dans le périmètre visé, pourrait profiter du programme s’il mettait en branle un projet conforme aux critères.

Si plusieurs développeurs ont déjà été rencontrés par la Ville, la question de l’incitatif financier s’est avérée incontournable, explique le premier magistrat.  À la remorque de nombreuses villes québécoises qui offrent déjà un tel incitatif, Granby a choisi de mettre toutes les chances de son côté afin de convaincre un hôtelier. «Mettons-nous à armes égales avec le voisin. Vous allez voir, on va en construire un», promet M. Bonin.

Celui-ci souhaite que les pourparlers soient achevés d’ici la fin de 2018. «J’aimerais ça qu’en 2019, on soit sur le terrain et qu’on construise», ajoute le premier magistrat.

Un avis de motion a été donné lundi relativement aux programmes, qui devraient être officiellement adoptés par les élus le 22 mai prochain. Les détails seront d’ailleurs communiqués sur le site Web de la Ville une fois cette étape

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