Les hôpitaux de Granby et de Cowansville visés par des mesures exceptionnelles
SANTÉ. Devant réagir au débordement des salles d’urgence et à la surcharge de travail avec laquelle doit composer son personnel, le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) de l’Estrie CHUS déploie des mesures exceptionnelles dans les hôpitaux de Granby et de Cowansville, et ce, jusqu’au 11 mars.
Symptômes grippaux, grippe, pneumonie, gastro entérite ; les cas se multiplient, le taux d’occupation des urgences atteint les 150 à 200 % et les employés sont essoufflés. Afin de limiter le niveau d’activité sans mettre en danger les patients et de rendre disponibles des lits additionnels de courte durée, il a été décidé que l’activité chirurgicale serait modulée au cours des prochaines semaines. C’est notamment le cas des chirurgies électives, prévisibles et non-urgentes.
Toute intervention reliée à un cancer sera maintenue ; c’est aussi le cas des chirurgies cardiaques, vasculaires et neurologiques dispensées à l’Hôpital Fleurimont de Sherbrooke, où les mesures sont aussi appliquées. «C’est une clientèle qui est protégée. Elle va avoir accès aux services de chirurgie avec hospitalisation tel qu’il est convenu normalement», mentionne le Dr Stéphane Tremblay, directeur général adjoint aux programmes santé physique générale et spécialisée. Ces modifications touchent moins le centre hospitalier Brome-Missisquoi-Perkins, où sont majoritairement pratiquées des chirurgies d’un jour. Notons que le CIUSSS a confirmé, en conférence de presse mercredi après-midi, que l’Hôtel Dieu de Sherbrooke étaient également visé par ces mesures temporaires, qui ne durent, en temps normal, qu’une seule journée lorsque mises en place.
Une unité en renfort à Granby
Face à l’actuelle problématique, le CIUSSS de l’Estrie a également choisi de rendre plus de lits d’hospitalisation disponibles. À l’hôpital de Granby, une unité d’hospitalisation brève s’ajoutera dès le 15 février en matinée. «Le personnel est déjà prévu pour les deux premières semaines et on est en train de travailler sur la troisième semaine. Ça veut dire qu’on soulage l’urgence de 10 patients qui sont en attente potentielle d’hospitalisation et qu’on abaisse le niveau de pression sur la salle d’urgence […]», précise le directeur des ressources humaines, des communications et des affaires juridiques, Gilles Michaud.
Le processus est toutefois moins avancé pour Brome-Missisquoi-Perkins. «Nous sommes en train d’identifier un endroit pour déployer un site non-traditionnel pour le volet d’hospitalisation, il n’était pas encore déterminé hier en fin d’après-midi», ajoute Dre Tremblay.
Réorganisation du travail
Dans le but d’aussi alléger la pression mise sur le personnel, une réorganisation du travail est actuellement en cours. «Est-ce que ça veut dire que le temps supplémentaire et le temps supplémentaire obligatoire vont disparaître? La réponse est, bien sûr, non. En même temps, on peut le contrôler sinon l’abaisser et on veut améliorer l’environnement de travail, principalement dans les urgences», explique Rémi Brassard, directeur général adjoint des programmes sociaux et de réadaptation. Les infirmières étant très sollicitées, le CIUSSS évalue présentement la possibilité que d’autres corps professionnels leur prêtent main-forte, par exemple si une technologiste pourrait procéder à des prélèvements à l’urgence.
Notons que la collaboration du public est également sollicitée d’ici le 11 mars. Le CIUSSS demande aux patients se présentant dans les salles d’urgence de n’être accompagnés que d’une seule personne afin de réduire les débordements et la promiscuité. «Si les gens se présentent avec plus qu’un accompagnateur, ça engendre des situations qui deviennent problématiques pour notre personnel soignant. […]Pour nous, la priorité, c’est de s’assurer que notre personnel puisse travailler dans des conditions sécuritaires», explique M. Brassard.
Le CIUSSS de l’Estrie, qui assure suivre la situation de très près sur une base quotidienne, précise que ces modifications aux façons de faire ne résultent pas de difficultés financières. Le réseau de la santé régional rappelle également que les services essentiels demeurent dispensés dans les hôpitaux touchés et que les cas urgents continuent d’être traités en priorité.