Il sauve un bébé embarré dans une voiture en pleine canicule

BRAVOURE. Maxime Duval n’est pas prêt d’oublier sa journée du 6 juillet dernier. En pleine canicule, le remorqueur à l’emploi de Remorquage Boissonneault, a dû user de son sang-froid pour sauver un bébé resté coincé dans une voiture à Saint-Alphonse-Granby. Un appel de service d’une extrême urgence qui s’est bien terminé au grand soulagement du jeune homme de 24 ans.

«J’ai tellement pleuré de soulagement quand j’ai finalement pu avoir mon fils dans les bras. Je vous remercie du fond du cœur tous les deux (Maxime Duval et le policier de la Sûreté du Québec qui sont intervenus). D’une maman qui paniquait sa vie…et qui ne fermera plus jamais une porte de sa voiture avant d’avoir sorti son fils au cas où elle se barrerait de nouveau», a raconté la mère du bambin de onze semaines qui a tenu à rendre hommage récemment aux deux samaritains sur les réseaux sociaux.

Au volant de sa remorqueuse, Maxime Duval venait à peine de prendre la route du côté de la municipalité de Saint-Alphonse-de-Granby lorsqu’il reçoit un appel aux environs de 9 h 45 pour un bébé embarré à l’intérieur d’une automobile. «Je venais décoller quand Jean (Boissonneault) m’a dit qu’il fallait envoyer un chauffeur au plus cr(…). Comme j’étais le plus proche, j’ai mis le pied au fond à la demande de Jean. Selon le GPS, ça devait prendre huit minutes me rendre sur place. Ç’a pris moins de temps», a avoué le jeune remorqueur avec un sourire en coin.

«En arrivant, je me suis trompé de direction puis j’ai vu le grand-père (de l’enfant) me faire des signes dans mon miroir. J’ai embrayé ça à reculons et j’ai flyé jusqu’à sa cour.»

Conscient de la gravité de la situation, Maxime Duval ne perd pas de temps et se met immédiatement au travail sans même se soucier des proches de l’enfant rongés par l’envie de le retrouver sain et sauf. Toute son attention est dirigée vers la portière. Le temps joue contre lui et il le sait. Première tentative. Il échoue. L’intensité monte d’un cran. Au deuxième essai, la portière coopère finalement au grand soulagement du remorqueur qui n’a pas eu à recourir à la méthode forte pour extirper le bébé de la voiture.

«Si ça ne fonctionnait pas, je ramassais la masse pour briser la vitre. Je préférais payer une vitre de ma poche plutôt qu’avoir le décès d’un bébé sur la conscience.» Et contrairement à son habitude, Maxime Duval n’a pas eu à refiler une facture à ses clients. Voir le bébé en forme dans les bras de sa mère valait bien plus que les quelques dizaines de dollars habituellement imposés à un client pour un déverrouillage de portière.

Faire seulement son travail

De retour sur la route, le remorqueur reçoit de nouvelles de la mère de l’enfant au bout de quelques heures. Un coup de fil qui fait du bien, assure-t-il.

«Si le bébé était décédé, je m’en serais voulu. Je ne sais pas combien de temps ça m’a pris pour déverrouiller la portière, mais tout s’est fait vite. J’étais tellement concentré que je ne pourrais même pas vous dire de quoi à l’air la mère.»

Aux yeux de Maxime Duval, son intervention auprès de ce bébé n’a rien d’un geste héroïque. «J’ai juste fait ma job. J’ai sauvé un enfant (…). Je ne veux pas être vu comme un héros. J’ai fait ce que j’avais à faire.»

Remorqueur depuis moins d’un an, l’Alphonsois apprécie son travail malgré le côté inconnu de sa profession. D’ailleurs, en toute fin d’entrevue, le principal intéressé a rapidement faussé compagnie à l’auteur de ses lignes afin d’aller porter assistance à un automobiliste. La raison de l’appel? Déverrouiller une portière. Qui l’eût cru.