Inquiétude grandissante autour du parc Yamaska

MUNICIPAL.Des seringues souillées jetées au sol, des intrus qui déambulent sur les propriétés avoisinantes, des cas de nudité et de vacarme. Des citoyens de la rue Cowie, qui habitent non loin du campement temporaire pour itinérants au parc Yamaska, en ont plus qu’assez du désordre public qui règne à cet endroit depuis la mise en place de cette mesure par la Ville de Granby.

Lundi soir, à la première séance du mois du conseil municipal, des résidents ont décrié la situation et invité les élus granbyens à agir afin de ramener un sentiment de sécurité dans le secteur.

«Mon intervention n’est pas contre les itinérants bien au contraire. On a choisi Granby en 2020 pour acheter un immeuble de 16 logements dans un quartier défavorisé. Par contre, il y avait un atout ; le parc de la rue Cowie (…). On reconnait que chaque itinérant a des besoins différents, mais ces gens-là en général vivent dans l’anarchie », a déclaré d’entrée de jeu, Benoit Quintal, un propriétaire immobilier qui possède un immeuble locatif dans ce coin de la ville. Selon ce dernier, ses locataires en paient le prix depuis les dernières semaines. «En réglant un problème, par bonne conscience, vous (la Ville) en créez un autre avec des dommages irréparables. Pour moi et les 16 familles, c’est un calvaire qu’on vit actuellement», a déploré le citoyen.

Pour l’heure, aucun campement n’a été établi au parc Yamaska, a indiqué la mairesse Julie Bourdon au terme de l’intervention du résident. Sur le site de la rue Cowie, à l’arrière du cimetière, on dénombrerait présentement cinq campements, a-t-elle ajouté. Or, c’est plutôt le va-et-vient constant dans les alentours du parc Yamaska et des propriétés adjacentes qu’ont dénoncé des gens du quartier.

«Qu’on soit à Saint-Joseph-de-Sorel, à Roberval, à Joliette ou dans les grandes villes comme Québec et Montréal, il y a des gens en situation d’itinérance. Il faut leur trouver des endroits pour qu’ils puissent s’installer. Je comprends qu’on se sent moins à l’aise quand c’est proche de chez nous et je peux comprendre le sentiment d’insécurité (…). Cette situation, à la Ville, on a à la gérer, mais elle appartient à l’ensemble de la société. Ce n’est pas seulement une responsabilité de la Ville», a exprimé la mairesse.

Une réponse qui n’a pas rassuré une résidente du quartier qui est venue témoigner de son quotidien depuis l’arrivée des campements. «Ça fait 18 ans que je demeure sur la rue Cowie et maintenant, j’ai peur de laisser ma porte ouverte. Jeudi dernier, un itinérant est venu cogner à ma porte en plein après-midi. Il venait de se piquer, il a jeté la seringue dans le bois juste en face de ma balançoire (…). Quand je suis assise chez moi maintenant, j’ai peur. Je ne me sens plus en sécurité », a raconté Thérèse Aucoin.

Un autre résident, Marc Robinson, a énoncé quant à lui être tombé récemment face à face avec un itinérant qui se trouvait sur le balcon de son logement situé au 2e étage. «Pourquoi garder les tables, les toilettes et le bac à seringues? Les itinérants ne sont pas là. Ça enlèverait un peu de souci à tout le monde», a-t-il clamé.

Vivre en cohabitation

Appelée à commenter, la mairesse de Granby, Julie Bourdon, a dit comprendre les préoccupations des résidents de la rue Cowie tourmentés par les allées et venues d’itinérants aux abords de leur résidence.

«C’est sûr qu’il y a un enjeu de cohabitation. On veut s’assurer d’avoir une bonne cohabitation sociale pour tous et c’est pour cela qu’on a des intervenants à la Ville ; ce qu’on n’avait pas auparavant. Ils sont là pour faire des liens avec les citoyens qui vivent des situations et pour faire les suivis. Ce qu’on souhaite, au final, c’est que tout le monde se sente en sécurité. »

Concernant les itinérants qui ont élu leur campement de fortune au cimetière Cowie, ces derniers ne proviendraient pas de l’extérieur. «Ce sont des gens de -Granby qui sont connus depuis longtemps». a conclu la mairesse.