Jean-François Couture: celui qui répond présent quand rien ne va

PERSONNALITÉ 2017. Président fondateur de l’agence de communication marketing Orijine, certaines entreprises se tournent naturellement vers Jean-François Couture lorsque plus rien ne va. Cette fois-ci, l’entrepreneur a lui-même levé la main, se portant volontaire pour redorer le blason de la Chambre de commerce Haute-Yamaska et région (CCHYR), devenue synonyme de désintérêt et de déception. Parce qu’il a relevé ce défi avec brio, le Granbyen d’adoption est la personnalité masculine 2017 du GranbyExpress.

Le Lavallois d’origine n’aura été en poste que pendant 16 mois, en 2016 et 2017. Pourtant, son passage à la présidence de l’organisation aura certainement marqué au fer rouge son évolution. D’abord membre de cette dernière pendant une courte période durant laquelle il ne s’y retrouvait pas, c’est plusieurs années plus tard qu’il reçoit en quelque sorte l’appel. Constatant le déclin qui s’y opère, l’homme d’affaires avoue avoir eu deux choix : «chialer ou s’impliquer». D’un naturel intense et engagé, il n’a pas hésité une seule seconde.

«En général, si personne ne veut faire quelque chose ou si tout le monde voit un obstacle insurmontable, c’est là où moi j’entre en scène, parce que ça ne me fait pas peur. Quand je suis arrivé à la Chambre de commerce, les gens se demandaient s’il fallait tirer la plogue, si ça valait encore la peine de continuer. Les entreprises n’y croyaient plus», se souvient-il.

Le portrait financier de l’instance était aussi bien loin d’être enviable. Prenant le relais du conseil d’administration précédent, M. Couture poursuit les efforts de redressement déjà entamés. «On n’avait eu un pas très bel héritage. La Chambre était en état de survie, criblée de dettes avec aussi une très mauvaise réputation. C’était ça, mon point de départ», mentionne-t-il.

Véritable catalyseur et leader, le président s’entoure de personnes compétentes y croyant tout autant que lui et une mobilisation s’en suit. «J’étais le visage de la Chambre de commerce et je suis allé au bat tout au long de l’année, mais il y a toute une équipe qui s’est donnée corps et âme», nuance-t-il.

L’instance revient de loin, mais les résultats ne tardent pas à se concrétiser. Des ponts se créent, la confiance se rebâtit, une synergie émerge, des portes sont défoncées. Chaque nouveau partenariat est une petite victoire. L’achalandage aux activités de la CCHYR remonte d’ailleurs en flèche. Ce n’est pas tout: le Gala des Prix distinction, tenu le 27 mai dernier après plusieurs années d’absence, réunit une assistance record de 429 personnes issues de la communauté d’affaires. C’est l’apothéose, la cerise sur le sundae.

Sans jamais compter les heures

Ces réussites sont bien loin de tomber du ciel. Refusant de faire les choses à moitié, ce qui serait à mille lieues de sa nature profonde, M. Couture a consacré pas moins de 30 heures de bénévolat par semaine à la mission qu’il s’est donnée.

«Je trouve toujours le temps de faire ce qui est important pour moi, pour ma famille et pour la région. Ce qui me motivait avec la Chambre, c’était les dossiers. J’ai soulevé des montagnes pour me battre dans l’intérêt des gens d’ici, stimuler le développement économique, protéger nos commerçants et entreprises et aller chercher de nouveaux employés en pleine crise de l’emploi», se souvient-il. Celui-ci s’est également impliqué de près dans le dossier de la revitalisation du centre-ville de Granby.

Questionné sur ses réalisations de l’époque, il avoue être particulièrement heureux  aujourd’hui d’avoir su, avec  ses collaborateurs, rétablir la notoriété de l’organisation. Qui plus est, il y est parvenu avec cœur en ayant la cause pour seule motivation. Il a toutefois, d’une certaine façon, récolté ce qu’il a semé. «Du point de vue personnel, je suis devenu un meilleur humain et un meilleur homme d’affaires», estime-t-il, ajoutant en riant que trois ans de travail aux côtés de Bill Gates ou un doctorat en business ne lui auraient pas autant appris.

Le départ du chef d’orchestre

Ce «défi passionnant» qui lui aura permis de faire la différence au sein de sa communauté et dans le quotidien des entrepreneurs d’ici  est néanmoins devenu  lourd à porter. Le papa d’une petite fille qui aura bientôt cinq ans a donc pris la difficile décision, en octobre dernier, de quitter son poste de président. Toute une équipe, dont une nouvelle directrice générale, Claude Surprenant, était désormais en place. La CCHYR était de retour sur les rails.

Avec les très nombreux projets confiés à sa firme, Jean-François Couture ne risque toutefois pas de s’ennuyer au cours des prochaines années. Arrivé à Granby en 2009 en compagnie de sa conjointe Stéphanie Gendreau, il compte bien continuer à s’y enraciner et à faire rayonner son coin de pays. Nul doute qu’il poursuivra également à faire ce qui le passionne au plus haut point : aider les êtres humains et éveiller les entreprises à leur potentiel commercial.