Jean-Pierre Renaud: l’étoffe d’un humaniste

PERSONNALITÉ. Il s’occupe de gérer les finances de Granby et d’assister le directeur général. Jean-Pierre Renaud travaille pour la ville de Granby depuis 1992. Au-delà des chiffres, ce qui l’anime depuis autant d’années, ce sont les gens. Portrait d’un homme qui aurait été médecin s’il n’avait pas été dans le monde des finances.

Jean-Pierre Renaud est le seul homme au département des finances. Une équipe de 26 âmes. À l’approche du temps des Fêtes, son équipe a décidé d’organiser une activité qui consiste à confectionner une gourmandise sucrée et à l’apporter au bureau afin de la partager. Il a embarqué dans le jeu et a préparé des Ferrero Rocher maison. Un délice, assure-t-il. «Ils sont au chocolat au lait. Pas au chocolat noir. Je travaille avec des femmes et elles préfèrent le chocolat au lait», dit-il, sourire en coin.

Avant d’être directeur des finances et adjoint au directeur général, Jean-Pierre Renaud a été trésorier adjoint, puis trésorier.

En 2013, il a remporté le prix Guy-Chartrand de Transport 2000 Québec qui vise à souligner le développement et l’amélioration des transports collectifs pour la refonte du service de transport urbain de Granby, projet qu’il a piloté.

Le directeur des finances a étudié en sciences de la nature et en technique administrative au Cégep de Granby, établissement scolaire que fréquentent d’ailleurs actuellement ses deux enfants, et en comptabilité à l’Université de Sherbrooke.

Granby est sa ville. «Je ne veux pas avoir l’air téteux en disant ça, mais je suis très fier de travailler pour ma ville. C’est un honneur de travailler pour les citoyens. J’ai eu beaucoup d’offres d’emplois pour travailler ailleurs, mais je ne les ai jamais acceptées parce que j’aimais trop ce que je faisais. C’était flatteur et c’est resté à ce stade-là. Point.»

Le défi, même après autant d’années à travailler pour la ville, est d’assurer une cohésion entre tous les services de la municipalité.

«J’accompagne les dix autres gestionnaires. Chaque directeur est comme une petite PME et je veux que la compréhension des chiffres soit facile pour eux», ajoute-t-il.

S’il n’avait pas été directeur des finances, Jean-Pierre Renaud aurait aimé être médecin. «Les chiffres ne sont qu’une unité de mesure, indique-t-il. À la base, il y a des gens et il y a un besoin. En médecine, c’est un peu la même chose. C’est un milieu rationnel, mais au bout du compte, ce sont des êtres humains dont il est question.»

La relation d’aide est son leitmotiv et une passion.

Interactive, la ville du futur

Deux éléments l’ont marqué durant sa carrière: la fusion entre le canton de Granby et Granby en 2006 et l’arrêt des écritures de programmes informatiques à l’interne. «J’ai chapeauté ce virage. Ç’a n’a pas été facile. Je devais annoncer des suppressions de postes et des réorientations de carrière pour d’autres», raconte-t-il à propos de l’arrêt des programmes informatiques.

Sa vision du futur pour Granby est celle d’une ville interactive où le citoyen sera au cœur des décisions, et ce, grâce à la technologie.

Une ville doit d’abord et avant tout répondre aux besoins des citoyens, rappelle-t-il. «Pour recevoir des services, tu dois encore te déplacer, mais cela va changer graduellement», précise M. Renaud.

Il croit que la communication entre la cité et la population deviendra bidirectionnelle. «À l’heure actuelle, c’est une communication unidirectionnelle. Il y aura ce que j’appelle un bureau municipal virtuel. Les citoyens vont pouvoir modeler leur ville.»

À l’aube de la retraite, le directeur des finances assure qu’il sera en poste pour établir les prémisses de ce changement.

Champion des ligues de fer

«Nous avons tous vingt-quatre-heures dans une journée. Nous avons le choix de choisir ce qu’on en fera et de nous lever heureux», lance le Granbyen.

Pour s’occuper, Jean-Pierre Renaud a plusieurs passe-temps. Il passe des heures devant l’ordinateur. Pour lui, l’arrivée d’Internet a été un véritable cadeau qualifiant cet outil de «porte sur le monde.»

Son livre de chevet: L’Île mystérieuse de Jules Vernes. Un classique qu’il prend plaisir à lire et à relire. «C’est un livre qui démontre la puissance de l’être humain. Devant l’adversité, l’être humain est capable de tout. L’être humain va se réaliser avant de s’autodétruire», dit-il.

Le plus étonnant de ses passe-temps est celui pour le fer. En fait, il pratique ce loisir depuis qu’il a l’âge de treize ans.

Il a été champion canadien et a terminé au huitième rang au championnat mondial de 2009 qui se tenait à Syracuse dans l’état de New York.

Compétitif, il dit aimer jouer pour la pression et la perfection que demande ce loisir. «C’est zen. C’est incroyablement zen. On a besoin d’une grande concentration et on fait 1000 fois le même geste. Quand on joue, on dit qu’un tunnel se forme entre nous et la pine. Il y a un grand vide, tu n’entends plus rien et ç’a créé une relation très spéciale.»

En 2014, Jean-Pierre Renaud a terminé au premier rang dans la ligue de fers R.B. Granby avec un score de 50.29 %.

Depuis cet été, Granby a sa ligue de fer. C’est à ce moment-là que les employés de M. Renaud ont appris que leur patron jouait au fer à un niveau compétitif.