Jocelyn Beaudoin défend un protectionnisme agricole

ÉLECTIONS. Maintien de la gestion de l’offre, compensation des fromagers, hausse des normes sur les produits d’importation et aide à la relève agricole résument les propositions du candidat dans Shefford Jocelyn Beaudoin. Le bloquiste défend un protectionnisme nécessaire à la survie de l’industrie.

Fils d’agriculteur et étudiant à la maîtrise en protection du territoire agricole, le candidat du Bloc québécois a dévoilé une nouvelle vidéo lundi matin. Dans cette nouvelle capsule, il aborde les thèmes liés aux produits de la ferme. Sujet qu’il a approfondi en conférence de presse.

Gestion de l’offre

Les négociations sur le partenariat Transpacifique (zone de libre-échange incluant 12 pays dont le Canada) menacent le système de quotas et de gestion de l’offre en place au Québec. Celui-ci régit la production de lait, d’œufs et de volaille.

Il cite la coopérative Agropur qui estime que 24 000 emplois directs pourraient être perdus si le Canada renonce à la gestion de l’offre. «Ce ne sont pas juste les fermes, c’est toute l’industrie de la transformation qui serait menacée. Les deux sont dépendants», soutient-il.

Bien que de nombreux économistes s’opposent à ce contrôle du marché qui crée une rareté artificielle, Jocelyn Beaudoin considère qu’il demeure la meilleure solution. «Le système permet des revenus stables aux producteurs et un coût stable aux consommateurs. Quand on regarde le prix du bœuf qui augmente, ça c’est dangereux parce qu’il n’est pas régulé», observe M. Beaudoin.

300 M$ pour les fromagers

Dans le cadre de l’accord de libre-échange avec l’Union européenne, Ottawa s’est engagé à compenser les fromagers pour les pertes encourues. Si l’impact négatif de l’arrivée massive de fromages européens est démontré, les producteurs pourraient se partager jusqu’à 300 M$. Un engagement qu’il craint de voir s’envoler.

«La confiance n’existe plus. Les gouvernements en général, pas seulement les conservateurs, prennent des décisions dans l’intérêt du reste du Canada et pas du Québec», affirme le bloquiste.

Réciprocité des normes

Autre enjeu sur lequel souhaite travailler Jocelyn Beaudoin: la réciprocité des normes entourant la production des aliments. «Il y a des produits qui entrent ici qui ne sont pas soumis aux mêmes normes que ceux produits ici. Ce qui fait qu’il y a des aliments qui entrent qui n’ont pas la même qualité que nos produits», avance le candidat.

Pour les producteurs locaux, ces normes sont contraignantes, mais font surtout en sorte d’augmenter les coûts de production. Il cite le cas du porc du Québec exporté au Japon pour sa qualité, mais absent des tablettes des épiceries d’ici en raison de son prix plus élevé.

Relève et travailleurs étrangers

Deux autres dossiers intéressent le candidat du Bloc québécois. Il demande une modification de la fiscalité entourant les transactions d’entreprises agricoles. «Ce n’est pas normal qu’il soit plus avantageux de vendre sa ferme à un inconnu plutôt qu’à ses enfants», dénonce M. Beaudoin.

Dans le contexte actuel, un agriculteur a droit à une certaine exemption d’impôts sur son gain en capital s’il vend sa terre à un investisseur, mais pas s’il la cède à ses enfants.

Jocelyn Beaudoin promet aussi de travailler pour le maintien des programmes qui permettent l’embauche de travailleurs étrangers temporaires et saisonniers sur les fermes.