La Haute-Yamaska dit «Jamais sans #monCLD»

LEVÉE DE BOUCLIERS. Des larmes, de la conviction, un peu d’espoir et des témoignages. L’émotion était palpable, mardi avant-midi, dans la salle du conseil des maires de la MRC de la Haute-Yamaska. Élus, employés du CLD, représentants d’organismes et entrepreneurs y étaient rassemblés afin de mesurer les conséquences de la possible abolition des CLD. Conclusion? Jamais sans #monCLD, disent-ils en «c(h)œur».

Le gouvernement de Philippe Couillard demande aux municipalités des compressions de l’ordre de 300 M$, indique Pascal Russell, préfet de la MRC de la Haute-Yamaska et maire de Waterloo. En Haute-Yamaska, ces coupures budgétaires représentent 439 252$. «Ce sont les coupures pour le CLD et la TVQ coupée à 50%», précise M. Russell. Parmi les coupes anticipées, il y a un montant de 296 000$, dont 278 000$ allaient directement dans l’aide aux entreprises.

Tant Pascal Russell que le président du CLD, René Beauregard ne comprennent la nécessité d’abolir les CLD. «Il est difficile de comprendre la décision du gouvernement puisque le CLD offre un service dont le taux de satisfaction est de 92% selon un récent sondage. Il répond aux attentes fixées par le conseil des maires, ainsi qu’au mandat et aux objectifs du gouvernement. Ces derniers sont même dépassés année après année», souligne M. Beauregard qui est aussi maire de Saint-Joachim-de-Shefford.

Il prône plutôt l’idée que le gouvernement Couillard offre aux MRC le choix de garder ou non leur CLD dans la forme actuelle. «On a une formule gagnante ici», ajoute René Beauregard. Le CLD de la Haute-Yamaska est intervenu dans plus de 300 dossiers d’entreprise au cours des quatre dernières années. L’organisation a investi près de 1,2M $ en subvention et près de 1,5M $ en prêts ce qui a contribué à générer des retombées économiques évaluées à 26M $. Au cours des quatre dernières années, chaque dollar investi par le gouvernement a permis de générer 12,63$.

«En amputant le financement, ils nous obligent à augmenter le taux de taxation pour maintenir un niveau de services correct», ajoute Pascal Russell. Le préfet demande donc de reconsidérer la décision d’abolir les CLD. «Conserver notre CLD, ce n’est pas un caprice, c’est une nécessité», ajoute-t-il.

L’abolition des CLD n’est pas encore officielle, mais le positionnement de la Fédération québécoise des municipalités et de l’Union des municipalités du Québec laisse perplexes les représentants régionaux. Différentes rencontres seront organisées au cours des prochains jours pour tenter de faire renverser la vapeur.

Près d’une quarantaine de personnes ont pris part au point de presse visant à discuter de la situation actuelle du CLD de la Haute-Yamaska. Voici quelques citations qui ont retenu l’attention.

«Faudrait que le docteur nous explique pourquoi il veut nous enlever un membre sain» – Une personne dans la salle

«On a pu trouver chez le CLD une image qui nous ressemblait» – Marie-Claire Goyette, chef-mentor

«Plus il y aura de la pression mise sur le gouvernement en place, mieux ça va être» – René Beauregard, président du CLD Haute-Yamaska et maire de Saint-Joachim-de-Shefford.

«Sans l’appui du CLD, on n’aurait pas pu démarrer notre entreprise et le CLD nous donne une belle visibilité» – Une productrice en agrotourisme.

«Ma réaction, ce n’est pas une réaction de crainte, c’est une réaction à l’unité que je peux voir. Toute l’équipe a pu desservir la communauté. On le fait dans l’intérêt du développement du milieu et dans l’intérêt des gens. Recevoir cette décision? J’ai de la difficulté à la digérer. Je veux juste vous dire merci» – Guy Coulombe, directeur général du CLD Haute-Yamaska, qui a fondu en larmes.

«Les témoignages des gens mettent un baume et me motive encore plus à défendre le dossier» – Pascal Russell, préfet de la MRC de la Haute-Yamaska et maire de Waterloo.