L’année médiatique de François Lemay

PERSONNALITÉ. Aller au front pour défendre ses convictions et son sport, promouvoir mordicus l’intégrité au sein des organisations et des hautes instances sportives au nom des bénévoles, des parents et des enfants. Cette mission, c’est celle menée par le Granbyen François Lemay depuis les derniers mois. Outré par la scandale à Hockey Canada, le bénévole engagé n’a fait ni une ni deux en réclamant à l’association locale de hockey mineur de suspendre immédiatement le versement des cotisations à la fédération canadienne responsable d’encadrer la pratique de notre sport national. Une prise de position qui l’amène également à découvrir les rouages des médias d’un océan à l’autre. Portrait de notre personnalité masculine de l’année 2022.

François Lemay connait bien l’univers médiatique local; lui qui siège à la table du conseil municipal en tant que représentant du district 3 et responsable des activités sportives et de plein air. Mais du jour au lendemain, sa sortie en règle contre Hockey Canada aux prises avec une série de scandales change complètement la donne. En très peu temps, le principal intéressé est de toutes les tribunes pour expliquer sa pensée alors que le hockey canadien est frappé par une crise sans précédent.

«C’est encore un peu irréel pour moi. C’est parti du local entre deux tournois de balle. Je me suis présenté au conseil d’administration de Hockey Jeunesse Granby et j’ai lancé comme ça….pourquoi on ne retient pas nos cotisations? C’est nos enfants et tant qu’adultes, il faut qu’on les protège. Finalement, ce que je voulais dire à Hockey Canada, c’est faites votre ménage», raconte François Lemay.

Après la publication d’une lettre ouverte à l’intention du directeur général d’Hockey Québec, Jocelyn Thibault, et la publication d’un article à travers le réseau des Coops de l’information (La Voix de l’Est) en juin dernier, le nom du Granbyen commence subitement à circuler dans le milieu des médias anglophones et francophones. Premier coup de fil: une recherchiste du 98.5. Trente minutes plus tard, la chaîne anglophone CTV News le veut en ondes. Le Devoir, Radio-Canada, CBC News, Mario Dumont, LCN et compagnie le réclament à leur tour. À ce jour, François Lemay a accordé pas moins d’une cinquantaine d’entrevues entourant le désordre organisationnel et la refonte réclamée à Hockey Canada.

«Dès qu’un nouvel élément sur Hockey Canada sortait, on m’appelait. C’était particulier qu’un pas rapport comme moi se retrouve avec le crachoir. Par moment, je me sentais tout seul dans toute cette histoire.»

Mais des appuis provenant d’un peu partout en province le convainc toutefois de poursuivre sa missive face à la dominante organisation qu’est Hockey Canada.

Un rôle sérieux

Lecture de rapports, veille médiatique quotidienne, rédaction des grandes lignes de ses interventions. Le Granbyen de 45 ans ne prend rien à la légère lorsqu’un média le sollicite. Il se fait un devoir de bien maîtriser ses dossiers, souligne-t-il lors de notre rencontre au Centre sportif Léonard-Grondin.

«J’ai le beau rôle d’être le parent outré, mais je me suis fait un point d’honneur d’être toujours prêt.» Ses sorties médiatiques l’ont même conduit à Ottawa où il a récemment témoigné au Comité permanent de la condition féminine à la Chambre des communes à la demande de la députée de Shefford, Andréanne Larouche. «Sincèrement, c’est l’expérience d’une vie d’avoir l’opportunité de parler de vive voix à des élus et de tenter de leur faire comprendre qu’on a besoin d’aide.»

Pris dans la spirale médiatique par bout, François Lemay avoue avoir énormément appris sur le travail journalistique durant les derniers mois. 

Les retombées

«À la base, je voulais bien faire et à 45 ans, le timing était bon. Mais honnêtement, par moment, j’étais fatigué», mentionne le père de deux jeunes hockeyeurs surpris par l’ampleur qu’ont pris ses interventions à l’échelle nationale.

Heureusement pour lui, ses proches ont été à ses côtés pour le soutenir et ont dû même parfois faire preuve d’indulgence. Oui, une entrevue de dernière minute n’est jamais à exclure même pour une petite famille qui profite de ses vacances estivales.

Qu’à cela ne tienne, François Lemay n’en retire que du positif de ce combat mené contre cette vieille culture ancrée dans le milieu sportif canadien. «J’ai eu l’opportunité de passer un message et des idées et je ne le regrette pas. C’était la chose à faire.»