Le Manoir Maplewood cité monument historique
Le Manoir Maplewood, où a habité le maire fondateur de Waterloo Asa Belknap Foster, serait sur le point de devenir le deuxième monument historique de Waterloo, après l’ancien temple maçonnique transformé en Maison de la culture, en 1988.
Lors de la dernière séance du conseil municipal, un avis de motion a été déposé afin que le manoir, situé au 26, rue Clark depuis 1865, obtienne le statut de citation aux biens culturels du Conseil du patrimoine culturel du Québec.
La citation est une mesure de protection légale à laquelle une municipalité peut recourir pour protéger un immeuble ou un site (sur son territoire) ou un objet (dont elle est propriétaire), dont la conservation présente un intérêt public.
Le Manoir Maplewood serait le deuxième édifice de Waterloo à recevoir ce titre. Le temple maçonnique de la rue de la Cour, qui accueille aujourd’hui la Maison de la culture, avait reçu le même traitement il y a 25 ans, rappelle Pascal Russell, maire de Waterloo.
«C’est une nouvelle étape qu’on a faite parce que la citoyenne nous a demandé de le faire, indique M. Russell. Tout l’aspect extérieur du bâtiment va être protégé. Le Manoir Maplewood pourra devenir le phare de la ville.»
Une assemblée publique suivra cet avis de motion, le mardi 22 octobre, à 10h, à la salle de caucus de l’hôtel de ville de Waterloo.
Si personne ne s’oppose à la citation, le règlement sera adopté lors de la prochaine séance du conseil municipal, le 12 novembre.
Bonne nouvelle
La propriétaire du bâtiment, Valérie Arseneau, qui assistait à la séance, a fait part de sa joie devant un tel dénouement au maire, qualifiant cette annonce de «très bonne nouvelle».
En compagnie de son conjoint, Martin Bouchard, elle a acquis le Manoir Maplewood en 2012 dans le but de le transformer en auberge de dix chambres.
Question de redonner à cette bâtisse ses lettres de noblesse, d’imposants travaux intérieurs et extérieurs sont nécessaires.
En 1882, l’immense édifice de 205 000 pieds carrés avait été vendu par la veuve de M. Foster aux religieuses des Sœurs des Très-Saints-Noms-de-Jésus-et-de-Marie, qui y ont ouvert le couvent Maplewood.
Cette congrégation a aussi pris la gouverne de l’école paroissiale du Sacré-Cœur.
Elles l’ont vendu 100 ans plus tard, en 1982. De nombreux propriétaires se sont succédé au fil des ans, et l’entretien du manoir a été négligé.
Grâce à cette reconnaissance du ministère de la Culture et des Communications, l’endroit pourrait faire l’objet d’une aide financière, ce qui donnerait un bon coup de pouce au couple propriétaire, qui souhaite accueillir ses premiers clients en 2014.
Des travaux de rénovation ont déjà été entamés, a indiqué Valérie Arseneau lors de la séance du conseil.
Fermer la boucle
Cette citation fermerait la boucle de l’histoire du Manoir Maplewood, qui avait fait l’objet de plusieurs discussions au cours des dernières années.
En 2011, la Ville avait tenté de s’en porter acquéreur en raison de sa valeur patrimoniale afin de protéger son caractère authentique, une rareté.
La facture totale de ce projet aurait coûté quelque 2,3M $ (525 000$ pour la propriété et 1,8M $ pour les rénovations), ce qui avait dérangé quelques citoyens.
Des représentants de la firme Patri-Arch avaient estimé les coûts de rénovation extérieure à 1,8M $.
Un registre devait être tenu à cet effet, mais le propriétaire du Manoir Maplewood de l’époque, Charles Guévin, a stoppé les pourparlers avec la municipalité en octobre 2011, avant cette étape.
Il a ensuite vendu aux propriétaires actuels le 3 juillet 2012.