Le myriophylle à épi est toujours une menace à Granby

ENVIRONNEMENT. Présent dans le lac Boivin de Granby de même que dans tous les lacs du bassin versant de la Yamaska, le myriophylle à épi, une plante aquatique envahissante, représente toujours une menace.

«Elle est présente à Granby et dans les environs depuis quelques années déjà. En 2011, un inventaire des plantes aquatiques avait été réalisé et le myriophylle figurait parmi les plantes les plus envahissantes», raconte le coordonnateur de projet pour l’organisme bassin versant Yamaska, Joshua Blaser.

La Ville de Granby a mis en place une série de mesures visant à contrôler cette plante. «On ne peut pas parler d’éliminer cette plante une fois qu’elle est installée. On peut empêcher sa prolifération à d’autres cours d’eau par contre», ajoute M. Blaser. Parmi elles, il y a le faucardage, une méthode utilisée à Granby depuis 2010. Cette méthode consiste à couper certaines plantes. Cette mesure a d’ailleurs été reprise l’an dernier et cette année également.

Contrairement aux cyanobactéries, le myriophylle à épi n’est pas dangereux pour l’humain. Par contre, il représente une nuisance. «Ça forme des tapis très denses. Pour des hélices de bateau et des rames, elles peuvent rester prises. Dès qu’elle est coupée, elle se reproduit par bouturage», lance le porte-parole de l’OBV Yamaska.

Lors de l’adoption du plan d’action du lac Boivin en 2015, le conseil municipal avait fait part de la problématique des plantes envahissantes.   

Projet en cours

L’organisme de bassin versant de la Yamaska collabore avec le club conseil Gestri-Sol sur les bases d’un projet de caractérisation hydrologique du bassin versant du lac Boivin. «Ça vise à identifier les concentrations en phosphore, mais également la quantité totale de phosphore (ce dont se nourrit le myriophylle à épi). Des actions concrètes seront mises de l’avant afin de contrôler le phosphore en amont du lac», souligne-t-il.

Afin de ralentir la croissance de la présence de phosphore, l’utilisation de jupes est préconisée à certains endroits. «Ça s’installe au fond du lac. Cela a pour effet d’étouffer la plante et ça coupe la lumière. Ça permet de ralentir sa croissance. Ce sont des techniques intéressantes à court terme», estime Joshua Blaser.

Un autre projet que souhaite mettre de l’avant l’OBV serait d’installer des bassins de sédimentation et de rétention. «Le but serait de filtrer le phosphore avant qu’il n’arrive dans le lac», laisse entendre M. Blaser.

Le myriophylle à épi serait arrivé au Québec dans les années 1940. Cette plante est présente en Estrie depuis les années 70-80. «Quant à sa présence qui est révélée de façon plus importante, ça remonte à une dizaine d’années», conclut  le coordonnateur de projet pour l’organisme bassin versant Yamaska.

D’après un recensement officiel, mais non exhaustif publié par le ministère de l’Environnement et dont le quotidien La Presse a obtenu copie, le myriophylle à épi toucherait plus de 100 lacs et rivières au Québec. De son côté, le Parti québécois demande la mise en place d’une politique nationale de prévention pour lutter contre cette plante envahissante. La région de l’Estrie se pointe au troisième rang des régions les plus touchées par le myriophylle à épi avec 20 lacs.