« Le parc de la Yamaska est un diamant brut à conserver » – Stéphane Morin
PORTRAIT. Et ce diamant brut est depuis quelques mois entre les mains de Stéphane Morin, un passionné de nature et d’environnement, qui n’a pas l’intention de tailler ce bijou vert, mais plutôt de le préserver et de le conserver par l’éducation, le respect et l’accessibilité.
Avant d’atterrir au Parc national de la Yamaska, Stéphane Morin a travaillé longtemps dans la culture et le tourisme d’aventure, des postes qui l’ont amené à voyager à travers le monde et à explorer les pratiques à l’international. Ce n’est que lorsque le natif de la région de Sherbrooke a songé à fonder une famille qu’il s’est sédentarisé, mais en gardant toujours cette passion pour les grands terrains de jeu.
À son retour au pays, Stéphane Morin a travaillé pendant près de 17 ans pour Le Réseau des grands parcs de Montréal ainsi qu’au complexe muséal Espace pour la vie, regroupant la Biosphère, le Biodôme, l’Insectarium, le Jardin botanique et le Planétarium. «Le tourisme d’aventure, ça le dit avec le mot aventure, c’est qu’on travaille avec les éléments, on travaille dans la faune, avec les gens et les cultures. Pour moi, arriver dans les grands parcs, c’était la même chose à quelques différences près (…). Le but, c’était de rendre accessibles ces -lieux-là aux citoyens par l’entremise d’actions citoyennes et d’activités, notamment de plein air comme du ski, du vélo, etc.», a expliqué M. Morin.
Finalement, et avec l’arrivée de la pandémie, l’environnement de Montréal semblait tout d’un coup plus petit pour Stéphane Morin, qui décida de sortir de la métropole accompagnée de sa femme et de ses deux enfants. Après un passage dans la Ville de Bromont, Stéphane Morin opte finalement pour le Parc national de la Yamaska lorsqu’il tomba sur une ouverture de poste. Pour le passionné de la nature, ce n’était que la suite logique des choses. «C’est une question de valeurs aussi. Dans la vie, quand tu travailles 50 heures par semaines, tu es mieux de travailler dans une place que tu aimes sinon tu vas trouver le temps long», a commencé M. Morin. «Les valeurs de la SÉPAQ sont universelles, tous les organismes qui œuvrent pour l’environnement ont des valeurs similaires, ce n’est pas commercial ou artificiel», a-t-il ajouté.
L’éducation comme cheval de bataille
Aujourd’hui, M. Morin poursuit son travail de rendre abordable les terrains naturels aux citoyens au sein du Parc de la Yamaska. Mais pour lui, cette tâche passe énormément par l’éducation et la sensibilisation à la biodiversité. «C’est la fibre de ce qui nous a mis au monde, ce qui nous nourrit et ce qui va nous donner un futur. Je suis là pour travailler pour éduquer les jeunes, entre autres, parce que tout passe par l’éducation», a précisé le directeur du Parc.
Pour le nouveau DG du parc, il s’agit alors d’articuler le tout afin que les jeunes visiteurs ressortent avec du contenu, mais surtout une réflexion sur la biodiversité, pourquoi ça existe et quelles sont les méthodes de protection. «C’est sûr qu’on veut de l’attractivité et l’accès, le parc est un patrimoine commun aux payeurs de taxes québécois, mais on a comme mission première la préservation et la conservation de la faune et de la flore, par le biais de tout ce qui est imaginable, notamment l’éducation».
Alors que les défis de la SÉPAQ sont sensiblement les mêmes au sein de tous les parcs du Québec, c’est-à-dire de demeurer un levier pour les Québécois en facilitant l’accès à des territoires qui s’agrandissent de plus en plus. Au Parc de la Yamaska, on s’assure de garder cette vision en accueillant plus de groupes scolaires et en leur expliquant les subtilités de la nature. «Notre combat, ce n’est pas dire qu’on existe, mais plutôt de dire que le territoire est fragile et qu’il ne faut pas passer partout», a expliqué M. Morin, qui gère également le Camping des Voltigeurs à Drummondville.
«Le Parc de la Yamaska, c’est un diamant brut, oui, mais je ne veux pas le tailler. Dans les SÉPAQ, on veut préserver, pas transformer. L’arbre qui est mort là, il y a une raison pour laquelle il est encore debout, on ne l’enlèvera pas. C’est plutôt l’inverse, on va le garder tel quel et on va expliquer pourquoi il est comme ça. On a tendance à tout vouloir contrôler, mais il y a certaines choses qu’il vaut mieux préserver», a conclu Stéphane Morin.