Le théâtre pour sensibiliser les jeunes aux enjeux de l’intimidation
ÉDUCATION. C’est ce matin que des jeunes de l’école secondaire de la Haute-Ville ont présenté à des élèves du primaire une pièce de théâtre participative traitant sur les enjeux de l’intimidation. C’est près de 800 élèves, majoritairement en 5e année du primaire en provenance de tout le territoire du Centre de services scolaire du Val-des-Cerfs, qui sont venus assister aux trois présentations assurées par des étudiants en arts dramatiques.
La pièce de théâtre a été écrite par l’enseignante d’arts dramatiques, Véronique Moreau, à la suite de séances d’improvisation des étudiants sur le thème de l’intimidation. La représentation a duré près d’une quarantaine de minutes et était entrecoupée entre quelques scènes pour donner l’occasion aux jeunes spectateurs de participer et de questionner les différents visages de l’intimidation interprétés par les élèves d’arts dramatiques. Un guide animateur était présent pour faire participer les jeunes et susciter les questionnements.
Cette « cassure du 4e mur » se voulait informative et tentait surtout de fournir des outils clés aux jeunes du 3e cycle du primaire afin de reconnaître les gestes des intimidateurs et mieux intervenir s’ils venaient à être témoins d’une situation semblable. « La pandémie a accentué ce phénomène, il y a moins d’empathie et de tolérance entre les jeunes et ils sont très renfermés sur eux. Le fait d’avoir eu de l’école en ligne a fait qu’ils sont souvent dans leur bulle et qu’ils hésitent avant d’aller vers l’autre », a souligné Véronique Moreau, enseignante en arts dramatiques et metteuse en scène de la pièce.
« On veut que les jeunes retiennent qu’il y a des solutions, on ne reste pas dans le mutisme, on ne laisse pas ça pour soi, on en parle parce qu’il y a toujours des solutions autour de nous. C’est le message qu’on veut envoyer autour de nous », a souligné Hélène Deslandes, directrice générale de l’école secondaire de la Haute-Ville.
Pour les jeunes comédiens, qui ont vécu toute une expérience devant une salle pleine, la représentation fut une excellente opportunité pour eux de prendre la parole pour les autres, de partager et de donner aux suivants par l’intermédiaire de l’art. « On veut qu’ils retiennent qu’il faut aider les gens dans le besoin. Et de ne pas rester silencieux si on est témoin », a mentionné Maëlie Germain Béland, une des comédiennes de la jeune troupe et élève de 4e secondaire à la Haute-Ville.
« En tant que personnes victimes de l’intimidation, on trouve ça important de montrer aux jeunes que ce n’est pas bien et que même si tu vois quelque chose et que tu ne connais pas la personne, il faut faire quelque chose parce que ça peut détruire des vies », a renchéri sa collègue Arianne Coté.
Promouvoir les bons côtés du secondaire
Alors que l’année dernière, plusieurs centres de services scolaire du Québec avaient relevé deux fois plus de gestes violents qu’en 2018-2019, l’école secondaire de la Haute-Ville a voulu faire de sa pièce de théâtre une véritable opération sensibilisation, mais également une opportunité de défaire certains préjugés qui peuvent planer sur l’environnement des écoles secondaires. « Il y a plusieurs jeunes du primaire qui vont venir du secondaire, et pour nous, c’était une façon de présenter le milieu secondaire, de dire que c’est un milieu vivant et enrichissant, et on voulait permettre aux jeunes du secondaire de participer a ‘’l’éducation » des plus jeunes », a souligné Nicole Beaudoin, animatrice de vie spirituelle et d’engagement communautaire au sein de l’école.
Au-delà de l’environnement, il s’agit également de montrer que les jeunes du secondaire sont en majorité des jeunes de cœur. « Ce sont 15 élèves (comédiens et comédiennes) qui sont gentils, charmants et positifs, je voulais montrer que les jeunes du secondaire sont aussi très sympathiques. C’est vraiment ça qu’on voulait représenter », a déclaré Mme Moreau.
« Je voulais faire vivre aux élèves l’expérience avec une salle pleine, c’est quelque chose de faire une présentation dans le local d’art dramatique entre nous, mais je leur dis toujours que l’art, ultimement, est fait pour être partagé. Et c’est ce qu’ils ont fait ce matin », a-t-elle complété.