Le Zoo de Granby: à la rescousse des animaux de la brousse

AFRIQUE. Plusieurs centaines d’éléphants, de gorilles, de chimpanzés et de singes mandrill du parc national Campo Ma’an, au Cameroun, seront protégés grâce aux efforts du Zoo de Granby et du directeur conservation et recherche du Zoo de Granby, Patrick Paré. Leur mission? Conserver et valoriser la biodiversité.

Depuis son retour du Cameroun en novembre dernier, M. Paré déborde d’enthousiasme quant au projet qui lie le zoo à la Fondation pour l’environnement et le Développement au Cameroun (FEDEC) appuyé par l’Université Concordia, qui s’implique aussi dans le projet.

Le parc, d’une superficie sept fois supérieure à celle de l’île de Montréal, abrite un bon nombre d’espèces menacées et possède un énorme potentiel écologique. Malheureusement, en raison de la pauvreté des communautés riveraines, des conflits entre les hommes et les animaux et le risque élevé de braconnage, la gestion écologique du parc pourrait être en péril au cours des prochaines années.

«Je suis tombé amoureux du parc Campo Ma’an. On ne fait pas ces projets pour ramener les animaux au zoo. On le fait pour travailler sur la conservation avec la communauté là-bas», précise d’entrée de jeu Patrick Paré.

Meilleure cohabitation

«On est conscient que les petits villages vivent dans la très grande pauvreté. Si un troupeau passe sur les champs qu’ils ont semés, ça détruit leurs récoltes et ils n’ont plus rien à manger», concède-t-il, spécifiant qu’il existe différents moyens d’éviter ce problème, comme des barrières.

Le projet, d’une durée minimale de cinq ans, vise à accompagner la communauté à démarrer certaines initiatives pour assurer la biodiversité de leur environnement. «Nous ne voulons pas tenir le rôle de leader, mais bien les accompagner pour qu’ils poursuivent la mission», ajoute le biologiste.

Au cours du projet, les informations pédagogiques sur le parc seront bonifiées, et un étudiant du Cameroun pourrait même venir compléter un doctorat à l’Université Concordia. Une gardienne du zoo présentement en congé sabbatique, Valérie Michel, passera également du temps en mission de reconnaissance dans les endroits que M. Paré n’a pas eu le temps d’observer lors de son expédition.

Apprivoiser une nouvelle culture

«Les premières journées, nous avons dû vendre notre salade pour expliquer d’où nous venons et qui nous sommes. C’est certain que le Cameroun est un pays en développement et que la valeur de l’argent n’est pas la même. Les gens voient un gros signe de dollar dans nos visages, mais nous ne sommes pas là pour ça», indique M. Paré, qui compte retourner au Cameroun en novembre prochain poursuivre sa mission.

Le Zoo de Granby a fourni de l’équipement (boussoles, jumelles, lampes frontales et GPS) d’une valeur de 3000 $. Le Zoo s’est par ailleurs engagé à verser 10 000 $ par année pour le projet, durant cinq ans.