Le Zoo forcé de revoir son expérience
TOURISME. L’expérience de base du Zoo de Granby demeurera sensiblement la même cet été. La pandémie a toutefois forcé l’organisation à cesser ses animations annoncées au public avec les animaux pour éviter tout regroupement. Malgré quelques services en moins, le personnel a bon espoir que les visiteurs se déplacent sur le site.
«Effectivement, on a dû revoir notre expérience, admet Karl Fournier, directeur des soins animaliers au Zoo de Granby. C’est certain que l’expérience de base reste la même parce que les gens viennent pour voir nos animaux. [Ils] sont toujours [aussi] accessibles et très bien visibles dans leurs habitats extérieurs. Ceci dit, en plus des animations, il y a certaines activités qu’on a dû limiter. Entre autres, tout ce qui est contact avec les animaux suite aux recommandations de l’Institut national de santé publique.»
Les visiteurs ne pourront donc pas être en contact avec les animaux de la mini-ferme ni prendre part à des tours de chameaux et de poneys.
«C’est des endroits où on venait favoriser énormément les contacts avec les animaux et bien entendu, quand il y a plusieurs personnes, ça crée des contacts entre les gens, explique M. Fournier. Ce type d’activité a été mis en pause temporairement pour cette année. Il y a certaines activités comme ça qu’on a dû cesser pour éviter de créer des problématiques.»
Bien que les présentations des techniciens en soins animaliers aient été abolies pour l’été en raison des règles de distanciation sociale qui ont dû être mises en place, le jardin zoologique pourrait cependant poursuivre un peu l’animation avec les naturalistes interprètes sur certaines espèces qui se retrouvent plus loin des gens pour donner quelques informations.
«Ça va être très minime par rapport à ce qui se faisait anciennement, fait remarquer le directeur des soins animaliers. […] Je vous avouerais que les limitations auxquelles on fait face suite aux recommandations, c’est très difficile, c’est très limitatif. Ça nous enlève beaucoup de possibilités. Ceci dit, […] c’est des animations qui ne seront pas annoncées, mais qu’on va voir à différents moments de la journée. C’est un des éléments qu’on a réussi à mettre en place, tout en favorisant la distanciation et les mesures sanitaires requises. On va pouvoir continuer à informer nos gens.»
Lorsqu’ils se déplaceront sur le site, les visiteurs pourront aussi remarquer plusieurs enrichissements avec les animaux.
«Ça fait partie de notre routine de travail, souligne Karl Fournier. Donc, on demande à nos gens de s’assurer de les faire vraiment durant la journée pour que les animaux soient très actifs en présence des visiteurs. Malheureusement, on ne peut pas l’annoncer parce qu’encore là, il ne faut pas créer d’attroupement. Mais quand même, il va y avoir des activités qui vont se produire durant la journée.»
Des animaux réactifs
La crise sanitaire a eu pour effet de repousser l’ouverture du Zoo. Ainsi, pendant plusieurs semaines, les animaux n’ont pas vu de visiteurs entrer et sortir sur le site. Est-ce que le contexte a eu un effet quelconque sur le comportement des animaux?
«Il n’y a pas vraiment eu d’impact chez nos animaux dans leur comportement, indique Karl Fournier. Nos équipes ont été maintenues en place et ça a été un choix de l’institution de maintenir le même haut niveau de bien-être animal. C’était très important pour nous. Nos animaux n’ont pas manqué de nourriture et de soins vétérinaires.»
Durant la pandémie, toutefois, le nombre réduit de va- et-vient a provoqué certaines réactions chez différentes espèces.
«Au début de la crise, on le voyait moins, note M. Fournier. Par la suite, on a commencé à le voir et maintenant, tout est déjà revenu à la normale. C’est qu’à un certain moment, quand on avait des gens qui venaient sur le site, principalement des journalistes, on a constaté qu’on avait certains de nos animaux qui réagissaient à leur présence. Habituellement, ils sont habitués de voir des visiteurs, donc ils n’ont aucune réaction, mais probablement que vu qu’on a été une longue période fermé, là, de voir quelqu’un de nouveau apparaître dans le décor, ça pouvait les stimuler.»
Certains étaient craintifs et observateurs alors que d’autres étaient plus réactifs à la présence des gens avec des rugissements ou des comportements plus territoriaux.
«Lorsqu’on a été en mesure de faire revenir nos employés au travail des autres départements, on leur a demandé de se promener sur le site et d’arrêter pour voir nos animaux. Rapidement, les animaux se sont habitués et quand on a ouvert, on n’a eu aucune problématique. Tout était déjà rentré dans l’ordre.»
Les visiteurs au rendez-vous?
Quand on demande au directeur des soins animaliers s’il a bon espoir que les visiteurs soient au rendez-vous cet été malgré une offre de services revue, il affirme sans hésitation par l’affirmative.
«On l’espère et on croit que oui, commente-t-il. On a un très beau zoo avec des espèces charismatiques. On a un produit qui est quand même diversifié. […] On a bon espoir d’offrir un produit de très haute qualité avec certains petits services en moins, mais la base va être là. Donc, on a bon espoir que les gens vont venir nous rendre visite cet été.»
Précisons que le Zoo de Granby pourra finalement ouvrir son parc aquatique et son parc de manèges alors que le gouvernement a récemment donné son autorisation.