Les «campeurs» de la rue Saint-Antoine embarrassent de plus en plus

MUNICIPAL. La présence d’individus qui campent au parc Saint-Antoine-de-Padoue, situé au coin des rues Saint-Antoine Sud et Saint-Jacques, depuis quelques semaines commence à agacer le voisinage. Alors que la Ville de Granby prône la tolérance et l’empathie, deux résidents du secteur croient plutôt qu’il est plus que temps d’agir afin de ramener la quiétude dans le quartier. 

Du vacarme à toute heure du jour et de la nuit, des personnes en crise, des aînés qui n’osent plus sortir de chez eux de peur d’être importunés. Pour Jean Dubé, un résident du secteur, l’aménagement de ce camp de fortune n’a plus sa raison d’être.

«Les personnes âgées ont peur parce qu’elles n’ont plus accès au parc (…). C’est bien beau être tolérant, mais vous n’avez aucune idée de ce qui se passe dans ce parc-là. Il y a des crises la nuit, d’autres qui pètent des coches ou qui brisent des choses.» «Moi, je reste à 30 secondes du parc et je suis vraiment inquiet. J’aimerais savoir qu’est-ce que la Ville veut faire avec ces personnes? Moi, j’en ai une suggestion: le lac Boivin (parc Daniel-Johnson) est grand, les maisons sont loin; mettez-les là», a exprimé le citoyen lors de la séance du conseil du 22 août dernier. 

Un autre habitué du quartier, le commerçant Donald Lacharité, a aussi corroboré les dires de M. Dubé au sujet de l’état de la situation au parc Saint-Antoine-de-Padoue. «Je ne vois pas pourquoi on étire ça. Ça pourrait s’arranger facilement. Il s’agit d’en discuter (…). On ne peut pas laisser ça comme ça. Esthétiquement et civilement, ce n’est pas correct.»

Un projet-pilote

Attentive aux propos de MM. Dubé et Lacharité, la mairesse Julie Bourdon a dit comprendre leurs récriminations. 

«On a bien entendu vos commentaires et on continue à suivre la situation de près.» «Ce n’est pas vrai qu’on a placé des gens là-bas et qu’on ne fait rien (…). L’objectif n’est pas que ces gens s’installent et y restent, mais de les réintégrer afin qu’ils se rendent vers les services (…).»

Ce campement de la tolérance est ni plus ni moins qu’un projet-pilote, a signalé la mairesse. «Avant, ces personnes étaient plus du côté de la place du marché et au centre-ville. C’est certain qu’on voulait trouver un lieu proche du Partage Notre-Dame pour qu’ils puissent se nourrir. Le service de police est très au fait de la situation et s’assure de la sécurité (…). Il faudra faire un post-mortem très prochainement pour voir qu’est-ce qu’on fait pour la suite avec les saisons fraîches qui arrivent.»

À ce jour, huit plaintes (bruit excessif, santé mentale, chicane et campement illégal) ont été enregistrées au Service de police de Granby relativement au campement de la rue Saint-Antoine, selon des informations obtenues par le GranbyExpress.