Les pesticides rebondissent au conseil municipal

ENVIRONNEMENT. Le dossier des pesticides et des matières fertilisantes a retenu l’attention de la deuxième période de questions lors de la séance ordinaire du conseil municipal hier soir. Luc Jean, de Gestion parasitaire de l’Estrie estime que les commerçants œuvrant dans le domaine de l’extermination sont menacés par le règlement sur les pesticides adopté il y a quelques mois par la Ville de Granby.

Ce dernier a demandé aux membres du conseil s’il était possible d’exclure les exterminateurs de cette règlementation. De son côté, le maire de Granby, Pascal Bonin, a répondu au citoyen que le comité environnement de la Ville allait se pencher sur sa demande.

«Pour les pesticides, la Ville de Granby a choisi d’y aller avec ce que les citoyens ont décidé. Est-ce qu’il y a des améliorations à faire? C’est possible que oui et c’est possible que non. Il y a une tangente qui se prend à travers la planète sur les produits chimiques. On est tanné de les retrouver. On vit dans un siècle où les pesticides ne sont pas bien vus. Je pense que les gens cherchent des solutions vertes. C’est ça l’environnement. Il va falloir s’adapter aux solutions vertes», a déclaré le maire Pascal Bonin, lors d’un entretien avec les journalistes.

De son côté, Luc Jean, est d’accord pour travailler en lutte intégrée. Par contre, il ajoute qu’à un certain moment, il y a obligation d’utiliser des pesticides.

«Dans la ville de Granby, l’utilisation de produits chimiques par toutes les compagnies, cela représente quatre fois quatre litres par année. Dans nos produits, c’est 99,7% de l’eau. Nous n’avons besoin que de 0,3% pour tuer un insecte», explique Luc Jean.

Plusieurs autres municipalités du Québec regardent de très près l’utilisation des pesticides, leur bannissement ou leur limitation.

«130 municipalités dans la province s’en vont avec un règlement semblable. À Lac-Brome, les autorités municipales ont exclu les exterminateurs du règlement. On souhaite que Granby fasse la même chose», déclare-t-il.

Une menace pour les commerces

L’exterminateur qui est en affaires à Granby depuis plus de 20 ans, estime que le nouveau règlement adopté, menace les commerces de Granby.

«Ça va amener une compétition extérieure. Les gens vont fouiller dans les pages jaunes et vont contacter des entreprises de l’extérieur qui ne savent pas qu’il y a un tel règlement à Granby. Ces entrepreneurs vont arriver avec des camions non lettrés et ils vont le faire», ajoute-t-il. Il souligne que les inspecteurs de la Ville de Granby ont suffisamment de boulot et ne pourront rien faire.

Selon le nouveau règlement , un exterminateur qui est joint par un citoyen de Granby étant aux prises avec des fourmis devra demander à celui-ci s’il a utilisé des produits naturels ou à base de savon pour éliminer la menace, raconte M. Jean. Par la suite, il pourra contacter la municipalité et demander un traitement chimique. Il ajoute qu’un permis de 25$ sera nécessaire pour utiliser le produit chimique et ainsi aller de l’avant.

«On est formé, nous avons la formation pour le faire. On est suivi par le ministère de l’Environnement. On est suivi par le code de gestion et on est aussi suivi par Santé Canada. Je ne pense pas qu’on doit être suivi par la ville en plus, par-dessus ça», note Luc Jean de Gestion parasitaire de l’Estrie.